Kiev refuse de faire reculer ses soldats et ses armes lourdes des positions situées près de la station d’épuration de Donetsk
Suite aux nombreux incidents qui ont mis en danger non seulement les travailleurs de la station dépuration de Donetsk, mais aussi la population des environs, une réunion du groupe de contact de Minsk sur la sécurité a été organisée hier, 23 mai.
Après les tirs qui ont empêché à plusieurs reprises des changements d’équipes, voire qui ont visé directement les convois d’employés, les bombardements du 20 mai sur la zone proche avaient provoqué la coupure de l’alimentation électrique de la station, mettant de facto cette dernière à l’arrêt.
Ce n’est qu’avant-hier que les réparations ont pu avoir lieu, et la station d’épuration n’a pleinement repris le travail qu’hier à 14 h.
Au vu de tous ces incidents, la République Populaire de Donetsk (RPD) et l’OSCE avaient soutenu ensemble un certain nombre de mesures afin d’enclencher une désescalade de la situation autour de cette infrastructure critique.
La mesure la plus importante pour faire baisser les tensions autour de cette zone était le recul des positions des deux côtés à 1,5 km de la station dépuration, et le retrait des armes lourdes. Si l’OSCE et la RPD ont soutenu cette idée lors de la vidéo conférence, il n’en fut rien du côté de Kiev.
C’est ce qu’a déclaré Denis Pouchiline, le président du Conseil Populaire de la RPD, et chef de la délégation de la RPD à Minsk à l’issue de cette vidéo-conférence.
« Ni l’importance de fournir de l’eau à la population civile, ni la menace d’une catastrophe écologique dans l’éventualité où des obus tomberaient sur le bâtiment où est stocké le chlore n’ont poussé la partie ukrainienne à un dialogue constructif. La partie ukrainienne rejette l’idée de retrait des forces autour de la station, » a souligné Pouchiline.
Pourtant ce retrait est plus que nécessaire, alors que les deux armées peuvent désormais se voir l’une l’autre à l’œil nu !
« La raison principale de l’escalade des tensions autour de la station, c’est la volonté de la partie ukrainienne de prendre le contrôle d’une infrastructure vitale stratégiquement importante pour l’utiliser comme un autre instrument de blocus du Donbass. Depuis janvier 2017, les FAU ont progressivement rapproché leurs positions d’une distance de 1,5 km à 70-150 m de la station, » a expliqué le président du Conseil Populaire.
Cet échec signifie qu’il faut s’attendre à de nouvelles flambées de tirs et de potentielles victimes dans et autour de la station d’épuration.
Et si pour l’instant la situation autour de Gorlovka s’est calmée après les deux tentatives d’attaques de lundi, qui ont engendrées de lourdes pertes pour l’armée ukrainienne (18 morts et au moins 20 blessés, sans parler de l’équipement détruit : entre autres un mortier, un char d’assaut, un véhicule de combat d’infanterie et un radar de contre-batterie américain), les informations que nous recevons indiquent que les FAU se prépareraient à d’autres tentatives d’attaques.
En plus d’articles dans la presse ukrainienne (comme sur le site Strana) expliquant l’intérêt stratégique de la capture de Gorlovka pour ensuite attaquer Debaltsevo et Yenakievo, le commandement opérationnel de l’armée de la RPD a indiqué que le commandement ukrainien avait ordonné à toutes les unités des FAU de refaire le plein de carburant et de lubrifiant pour les équipements militaires d’ici le 28 mai, et que les sapeurs de la 36ebrigade des FAU ont reçu l’ordre de déminer plusieurs champs de mines antichars (sûrement en vue d’y passer pour lancer une offensive).
Comme on peut le voir l’Ukraine n’a toujours pas l’intention d’appliquer les accords de Minsk, et ne fait même plus semblant de vouloir une réelle désescalade à la veille de la coupe du monde de football qui risque de voir une nouvelle augmentation brutale des bombardements, des tentatives de percée du front, des destructions et des victimes de la part de l’armée ukrainienne.
Le tout couvert par le silence des médias occidentaux qui se focaliseront sur les matches de foot plutôt que sur les civils du Donbass qui meurent sous les obus ukrainiens.
Christelle Néant