Tsahal censure un article sur l’armement par l’armée israélienne de groupes rebelles en Syrie
Le directeur de la publication du Jerusalem Post confirme que l’armée israélienne a exigé et obtenu, pour «des raisons évidentes de sécurité», la dépublication d’un article relatant l’aide militaire fournie par Tsahal à des rebelles en Syrie.
L’armée israélienne a bel et bien demandé au Jerusalem Post de retirer de son site internet une information pour le moins explosive : selon le quotidien israélien, Tsahal aurait fourni des armes à des rebelles syriens.
Interrogé par RT, l’un des responsables éditoriaux du journal israélien a confirmé que l’armée était intervenue. «Le censeur militaire de l’armée nous a demandé de retirer cette partie de l’histoire», explique David Brinn, directeur de la publication du Jerusalem Post. L’article en question, toujours accessible par le cache des moteurs de recherche quelques heures après sa dépublication avant d’être entièrement supprimé, s’intitulait : «L’armée israélienne confirme : Israël a fourni des armes légères a des rebelles syriens.»
David Brinn invoque «des raisons évidentes de sécurité» pour justifier sa dépublication. Quant à l’armée israélienne, elle se refuse pour l’heure à tout commentaire.
Cet article, quelque peu gênant pour l’Etat hébreux, affirme que l’armée israélienne a procédé à des transferts d’argent, d’armes et de munitions à des combattants syriens basés près de la frontière syro-israélienne. Ces aides auraient été décidées dans le cadre de l’opération «Bon voisin», officiellement présentée comme une «opération d’aide humanitaire massive à la Syrie» par le gouvernement israélien et de nombreux médias.
Au total, pas moins de sept groupes rebelles auraient reçu de l’aide militaire israélienne. L’article affirme que les militaires israéliens considéraient cette opération comme une «décision appropriée» afin d’endiguer l’influence du Hezbollah et de l’Iran dans la région, notamment en les maintenant à distance du plateau du Golan.
Ces révélations ont eu lieu quelques jours après une autre annonce fracassante : lors d’une conférence de presse, le 4 septembre, l’armée israélienne avait annoncé qu’elle avait frappé à 202 reprises le territoire syrien depuis 2017. Selon cette déclaration, ces frappes avaient pour cibles des positions iraniennes. De l’aveu même de Tsahal, un total de 792 missiles et bombes auraient été larguées en Syrie.