COVID : DISCOVERY, LA MÈRE DE TOUS LES CONFLITS (D’INTERÊTS) ?!
Article du mercredi 08 avril 2020
Je me suis déjà abondamment exprimé au sujet du projet de « recherche » DISCOVERY, sorti de leur chapeau par les autorités européennes. Pour ceux qui douteraient encore de la commode plasticité de la méthodologie dite « Evidence-Based Medicine » (aisément manipulable pour aboutir au résultat souhaité) il n’est pas besoin d’autre exemple tant celui-ci est scélérat. Petits rappels.
par Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale et expert en santé publique, Genève.
Le protocole de traitement mis au point à Marseille par l’IHU Méditerranée-Infection prévoit de donner précocement la combinaison de substances (hydroxychloroquine + azithromycine) pour éliminer la charge virale en quelques jours. Avec le double bénéfice de réduire massivement la durée pendant laquelle une personne infectée est contagieuse ; et de prévenir le développement des complications redoutables avec le Covid. Les praticiens témoignent de leur expérience qu’en prescrivant le traitement mis au point par le Pr Raoult et ses équipes, les complications et les décès cessent. Si, vous avez bien lu, et voici une liste de liens de médecins qui ont appliqué ce protocole et ont une expérience empirique des résultats positifs du traitement.
En Loraine ; essai personnel par le Dr Frédéric Nadal ; par le Dr Zelenko dans l’état de New York ; par le Dr Stephen Smith, fondateur du Smith Center for Infectious Diseases and Urban Health dans le New Jersey ; par le Pr Christian Perrone à l’hôpital de Garches ; au Henry Ford Health Center de Detroit ; sans oublier le rémoignage poignant du Dr Alexanian, une jeune médecin atteinte par une forme sévère de Covid et guérie par l’hydroxychloroquine.
Evidence empiriques, répétées de plus en plus fréquemment à travers le monde et évidemment convaincantes. Avec cette erreur (fondamentale) tragique de la part des ignares de considérer que de tels essais cliniques « historiques » (on compare ce qu’on observe en prescrivant le traitement avec ce que se passait avant qu’on le donne) sont méthodologiquement faibles alors qu’ils sont aussi valides qu’il est possible de l’être en infectiologie clinique !
L’EBM peut bien sûr apporter des résultats de recherche complémentaires et pertinents, mais à condition d’être employé honnêtement, ce qui est en général encore l’exception plutôt que la règle comme le savent pertinemment les spécialistes de ces questions, dont les principales revues médicales elles-mêmes. Le Pr Perronne souligne par exemple à très juste titre qu’en dépit de tout le matraquage idéologique en cours, on ne respecte actuellement aucunement les principes fondamentaux de la médecine basée sur les éléments probants (EBM) pour l’instant vis-à-vis du traitement mis au point à Marseille !
DISCOVERY, disais-je, est scélérat parce que l’essai est biaisé d’emblée pour démontrer l’inutilité de ce traitement : d’abord en supprimant l’azithromycine (soit un médicament sur deux prévu en synergie), puis en le réservant à des malades en stade critique (intubés et donc sous assistance respiratoire) alors que c’est précisément un cas de figure où il est trop tard pour agir autrement que par des mesures de réanimation et des prières pour que les patients ressortent sains et saufs de leur coma artificiel. Ce qui n’a rien à voir avec l’indication de ceux qui ont mis au point le traitement…
Mes lecteurs fidèles auront déjà eu connaissance des conflits d’intérêts généralisés qui pervertissent les milieux de la recherche médicale en France et partout dans le monde. Pour rappel, de l’ensemble des « personnalités » réunies par le gouvernement français au sein des « comités » chargés de le conseiller, seuls deux experts (l’épidémiologue Arnaud Fontanet et l’infectiologue Didier Raoult) ne touchent pas d’argent des pharmas. En particulier pour les autres (mais non pas uniquement) de la société Gilead, qui espère toucher le pactole en prouvant la supériorité de son Remdesivir sur les autres traitements, dont bien sûr le protocole de Marseille, son principal concurrent !
Rappelons encore une fois que le coût du traitement avec le Remdesivir (espéré par Gilead) serait d’environ US$ 1’000 par patient, là où la combinaison hydroxychloroquine + azithromycine coûte environ 15 euros, les molécules étant depuis longtemps tombées dans le domaine public.
Il intéressera donc peut-être le lecteur de savoir que la personnalité médicale pilotant DISCOVERY est un bénéficiaire privilégié des largesses de Gilead. Le Pr Yazdan Yazdanpanah, (par ailleurs expert à l’OMS -ce qui n’est en rien un gage de respectabilité en la matière) est un grand coutumier des conflits d’intérêts en matière de traitements. Vous en trouverez un exemple édifiant en hépatologie (en retrouvant au passage d’autres visages connus comme le Pr Karine Lacombe, autre opposante farouche au protocole de Marseille) dénoncé par le Formindep, collectif sérieux et documenté « pour l’indépendance au service de la santé ».
Un autre aspect lamentable de la demande d’essais randomisés en double aveugle (ce que n’est pas DISCOVERY, qui est un essai ouvert) est qu’aucun soignant ni aucun patient ne sait s’il reçoit le médicament testé ou un placebo. On imagine qu’un patient qui mourrait d’avoir eu de faux espoirs (placebo) aurait quelque raison (pour l’éternité de son après-vie) d’en vouloir à la monstruosité éthique du protocole de recherche !
Pendant ce temps, l’Université de Pennsylvanie a engagé un vaste essai clinique éthiquement remarquable (texte traduit par mes soins) :
« L’hydroxychloroquine peut-elle éviter aux personnes infectées l’aggravation redoutée (détresse respiratoire) qui est le risque majeur du nouveau coronavirus ? Chez les personnes qui pourraient s’améliorer d’elles-mêmes, cela peut-il accélérer le processus ?
Pour être éligible à l’étude, les patients doivent avoir de la fièvre, avoir plus de 40 ans et être tombés malades récemment.
Les chercheurs mesureront la guérison à l’aide d’un système de notation qui surveille la réduction des symptômes, administré à distance par des médecins et des infirmières. Les patients ne seront pas soumis à un autre test pour confirmer qu’ils sont négatifs, en raison de la pénurie de tests au niveau national.
« Nous faisons de la recherche clinique dans le cadre d’une pandémie« , a déclaré M. Amaravadi. « Vous devez utiliser les ressources dont vous disposez pour que cela fonctionne« .
L’étude sera en double aveugle, avec placebo : ni les 100 patients ni leurs médecins ne sauront si le patient prend un placebo ou de l’hydroxychloroquine. Si l’état du patient s’aggrave du côté du placebo, l’étude en aveugle peut être levée et le patient peut se voir proposer de l’hydroxychloroquine.
Le deuxième groupe de patients sera celui des cas suffisamment graves pour nécessiter une hospitalisation. Ils peuvent être légèrement plus âgés, avoir des affections préexistantes ou présenter des signes d’aggravation de l’infection par des analyses sanguines. Chez ces patients, qui seront tous admis dans les hôpitaux de Penn University, les chercheurs proposeront deux doses différentes du médicament pour voir si une dose plus élevée peut stabiliser les gens plus rapidement qu’une dose plus faible.
Le dernier groupe sera composé de 200 travailleurs de la santé de Penn U – des médecins et des infirmières qui travaillent dans les services d’urgence et les services des maladies infectieuses de l’hôpital de l’Université de Pennsylvanie. Les travailleurs recevront soit de l’hydroxychloroquine, soit un placebo pendant deux mois, afin d’offrir une large fenêtre pendant laquelle le travailleur pourrait être exposé au virus. Le principal résultat mesuré ici sera le nombre de travailleurs qui contractent le virus (et donc de tester un éventuel effet prophylactique du médicament. »
Entre DISCOVERY et l’essai de U Penn, on peut sans doute jouer au jeu des sept erreurs ?! En cherchant peut-être au passage à qui le crime profite…
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