Qui est Aymeric Chauprade ?

Portrait publié dans le revue Faits & Documents n° 426 (du 15 décembre 2016 au 15 janvier 2017).

 

Carbonisé. Celui qui devait sa renommée universitaire aux puissants réseaux maçonniques de la Défense se vivait en pygmalion de Marine Le Pen et se voyait déjà ministre des Affaires étrangères en 2017. En quelques mois, ce géopolitologue flamboyant et flambeur s’est brûlé les ailes en trahissant un à un ses engagements, ses amis et ses alliés. Aujourd’hui, portant sa trahison comme carte de visite (« Je sais tout sur le FN, je n’ai pas dévoilé toutes mes cartes »), Aymeric Chauprade erre désespérément au Parlement européen et tente depuis quelques semaines de se rallier à François Fillon, non sans avoir précédemment fait de grossiers appels du pied aux sarközystes.

 

« Ma tête dépassera toujours. Je suis un homme libre, ce qui ne veut pas dire que je suis un homme déloyal. »

Aymeric Chauprade, Le Monde, 10 juin 2015

 

Aymeric Chauprade est né le 13 janvier 1969 à La Ferté-Bernard (Sarthe). Au terme d’une enfance passée à Thomery (Seine-et-Marne), banlieue bourgeoise à la lisière de la forêt de Fontainebleau, il rejoint, en 1988, la taupe du lycée Louis-le-Grand. N’ayant pas intégré d’école d’ingénieurs, il obtient par équivalence une licence de mathématiques à l’université Paris-Diderot-Paris-VII (1991), puis un diplôme en communication et ressources humaines à Sciences Po Paris (1993). Éclectique, il passe ensuite un DEA de droit international à l’université Paris-Descartes (1996) où il soutiendra sa thèse sous la direction d’Edmond Jouve sur « La géopolitique : genèse d’une science politique, déterminants et modèles explicatifs » en 2001.

Parallèlement, il s’est placé sous l’aile du géo­politologue François Thual, avec qui il a signé chez Ellipses, en 1999, un remarqué Dictionnaire de géopolitique. États, concepts, auteurs. Dignitaire maçonnique, François Thual l’a parrainé deux ans plus tôt au sein de la loge La Lyre de Salomon n° 829 de la Grande Loge nationale française (GLNF), où il a été initié le 23 mai 1997. Figure de la maçon­nerie française, son deuxième parrain, Marcel Laurent, Grand Maître provincial des Dom-Tom de l’obédience, a fondé et présidé la Grande Loge des cultures et de la spiritualité (GLCS) suite à son départ précipité de la GLNF en 2003 avec quinze hauts gradés de l’obédience, dont François Thual, qui devien­dra Grand Maître d’honneur de la GLCS, puis Grand Maître national de la Grande Loge mondiale de Misraïm (GLMM), rejointe en 2011.

Cette appartenance maçonnique sera un véri­table accélérateur pour sa carrière universi­taire : encore doctorant, il a enseigné à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, au Collège interarmées de défense (CID) à partir de 1999, puis, a hérité du cours de géopolitique de son men­tor, en 2002. En 2001, il a signé Géopolitique. Constantes et changements dans l’Histoire (Ellipses) et fonde la Revue française de géo­politique, toujours aux éditions Ellipses, où il dirige plusieurs collections : « Grands enjeux », « Taupe-Niveau », « Référence géopolitique », etc. Chargé de cours en histoire des idées politiques à l’université de Neuchâtel (Suisse) à partir de 2003, conférencier en géopolitique au Collège royal de l’enseignement militaire supérieur (CREMS) au Maroc, son travail « s’inscrit dans la continuité des travaux de François Thual, dont il est le disciple et du général Pierre-Marie Gallois. Aymeric Chauprade se réclame d’une nouvelle école française de géo­politique, s’inscrivant dans le courant réaliste, qui prône avant tout un retour à la realpolitik, à une discipline dé-idéologisée » (Wikipédia).

Une vision et des analyses qui en ont fait, à juste titre, un conférencier apprécié des diffé­rents cénacles de la droite de conviction. En janvier 1999, il présente « Une nouvelle géo­politique de l’Europe » à l’Institut d’Action française (IAF). Aussi, l’Action française, dont il a été membre du comité directeur entre 2006 et 2007, le présente comme un de ses « fleurons » (L’Action française, 7 juillet 2011). Le 12 novembre 2001, on le retrouve lors d’un débat sur « Les causes et les conséquences des attentats du 11 Sep­tembre » à l’Institut universitaire Saint-Pie-X, en juin 2002, dans Français d’abord !, le magazine de Jean-Marie Le Pen, etc. Le 2 février 2005, Michel de Rostolan lui remet le prix Renaissance à l’occasion du 35e anniversaire du Cercle Renaissance. Quelques jours plus tard, Aymeric Chauprade fait encore une inter­vention remarquée sur « Le Choc des civilisations est-il inévitable ? » au congrès des Cercles de Tradition organisé à la Maison de la Mutualité à Paris. Invité régulier sur Radio Courtoisie, il signe quelques articles dans l’excellente revue L’Afrique réelle de Bernard Lugan et rejoint le comité de rédaction de L’Indépendance de Paul-Marie Coûteaux. Il est également inter­venu en 2003 lors de la XIXe université du Club de l’Horloge, à l’université d’été 2007 de Renaissance catholique sur « Le natio­nalisme est-il un péché ? », etc.

Celui qui se présente comme « patriote gaullien » passe alors pour avoir conseillé Philippe de Villiers sur la politique étran­gère lors de la guerre américaine contre l’Irak en 2003. N’ayant pas réussi à obtenir une investiture aux élections européennes de 2004, Aymeric Chauprade se rapproche finalement de Jean-Marie Le Pen à partir de 2006, au terme d’une période de tension avec Guillaume Peltier, dont il désapprouve alors les positions sionistes.

Contributeur à La Nouvelle Revue d’his­toire fondée par Dominique Venner, Aymeric Chauprade tentera d’en prendre la direction suite au sacrifice de ce dernier le 21 mai 2013 : « Pour mettre fin au grand remplacement, à la dormition européenne, à l’écrasement des valeurs familiales et des fondements de notre civilisation, le temps du grand soulèvement est venu. J’ai entendu ton appel Dominique. » Mais dans une lettre, le « Samouraï d’Occident » avait répudié celui qu’il avait jadis estimé.

Signataire de la pétition des Amitiés fran­co-irakiennes pour la libération de Tarek Aziz en 2005, Aymeric Chauprade signe aux Éditions Chronique (groupe Média- Participations) Chronique du choc des civi­lisations, où il présente les théories non-conformes sur les attentats du 11 septembre 2001 :

« L’onde de choc n’a pas pu provo­quer l’effondrement […] Seule une démoli­tion contrôlée par des explosifs permet d’obtenir un effondrement aussi rapide et parfait. […] Comment une telle conspira­tion n’a-t-elle pas pu être démasquée dans un pays où tant de contre-pouvoirs peuvent jouer ? »

Un pavé dans la mare qui lui vaudra une dénonciation pour complaisance envers les « théories conspirationnistes » par le vigi­lant Jean Guisnel, le 4 février 2009, sur le site Internet du Point. Alors en déplacement pour un cours aux officiers de l’armée marocaine de Kenitra, Aymeric Chauprade apprend, le lendemain même, la décision expresse du ministre de la Défense Hervé Morin d’annuler ses cours au Collège interarmées de défense (CID). C’est le général Vincent Desportes, directeur du CID, qui lui signifiera son renvoi le 6 février 2009, ainsi que l’annulation de ses interventions dans les organismes divers relevant du ministère de la Défense (IHEDN, École militaire de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger (EMSOME), Centre d’études stratégiques aérospatiales, etc.). En mai 2009, avec le non renouvellement de ses vacations à l’univer­sité de Neuchâtel, Aymeric Chauprade se retrouve sans enseignement.

Victime d’un Berufsverbot, l’universitaire livre, sans filtre, sa vérité dans un entretien fleuve accordé à l’été 2009 à la revue Réfléchir & Agir :

« Les réseaux pro-améri­cains et pro-israéliens attendaient patiem­ment un faux pas de ma part. Surtout après ma prise de position sur le Livre blanc, mon refus de voir l’armée française transformée en milice de supplétifs au service du mon­dialisme américain […] Au Figaro maga­zine, ma critique de l’immigration et ma défense de la civilisation, ça passait plutôt bien, mais quand ils se sont aperçus que mon Europe à moi était vraiment euro­péenne et que je cherchais autant à libérer de l’invasion islamique que de l’emprise sionisto-américaine, alors les choses sont devenues plus compliquées […] J’espère faire sanctionner M. Morin car je peux com­prendre qu’un homme qui a des idées diffé­rentes des miennes soit à la tête du ministère de la Défense, mais je ne digère pas l’idée qu’un petit télégraphiste de Washington et Tel Aviv ait pu y être placé. […] Pour les États-Unis, l’islamiste est le nouvel ennemi permettant de justifier son emprise sur l’Europe et sur une large partie du monde : pour Israël, la guerre contre l’is­lamisme tue médiatiquement sous les râles des Palestiniens écrasés sous les chars et les bombes. Voilà pourquoi le 11 Septembre est un coup d’État contre la multipolarité. »

Mais c’est probablement via ses réseaux maçonniques qu’il devait trouver une juteuse manne financière comme « consultant interna­tional » auprès du très pro-américain président de la République dominicaine, Leonel Fernández Reyna. Il lance en parallèle le site Internet Realpolitik.tv et dispense officieusement ses conseils à Marine Le Pen, qu’il alimente en notes, et réalise le volet « poli­tique étrangère » de son programme présidentiel de 2012.

Installé à Vienne, divorcé d’une Libanaise musulmane, remarié à Clémence Tosseri, ce père de quatre enfants s’affiche, le 14 sep­tembre 2013, pour la première fois aux côtés de la présidente du FN à l’université d’été du parti. Indirectement, il œuvre à l’organisation d’une rencontre entre Marine Le Pen et les autorités russes, qui le reçoivent à la Douma le 13 juin 2013, ou encore au Club Valdaï trois mois plus tard. En janvier 2014, propulsé tête de liste FN pour les élections européennes dans la circonscription Île-de-France, Aymeric Chauprade est officialisé dans ses fonctions de conseiller et devient responsable de la fédération des Français de l’étranger.

Dès l’automne 2013, quand il a été assuré d’obtenir l’investiture, Aymeric Chauprade a pris soin de limiter ses apparitions sur le site Internet d’Égalité & Réconciliation, demandant toutefois l’appui de ses militants à Alain Soral au cours d’un dîner organisé à sa demande par Emmanuel Ratier.

 

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Quand Aymeric Chauprade répondait personnellement aux inter­nautes d’Égalité & Réconciliation, le site Internet d’Alain Soral

 

Toujours à la marge du Front national, il a discrètement enchaîné les réunions publiques, apparaissant à la Fête du livre de Renaissance catholique en décembre 2013 ou encore à Synthèse nationale en février 2014, etc. : « Si j’avais votre âge, je ferai la même chose », lui lancera admiratif Philippe de Villiers, lors d’une entrevue un mois avant les élections. Après une campagne marquée par de nom­breux articles de délation dans la presse de gauche (Mediapart, Le Canard enchaîné principalement), celui qui a finalement pris sa carte du FN au mois de mars voit sa liste arriver en deuxième posi­tion, avec 17 % des suffrages. Élu député européen, désigné chef de délégation à Strasbourg, il bénéficie alors de toute la confiance de Marine Le Pen, qui le charge des négociations pour la constitution d’un groupe politique européen. Flamboyant, flambeur, celui que l’on surnomme « L’Ambassadeur », est alors convaincu que son ascension est inéluctable. Volontiers vantard, ce bavard se répand partout sur sa grande complicité avec Marine Le Pen, se voit déjà n° 2 du parti et se rêve au Quai d’Orsay en 2017.

 

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Fait rarissime, la diffusion d’un tel document à une époque où Aymeric Chauprade occu­pait la tête de liste Front national en Île-de France lors des élections européennes était-elle un rappel à l’ordre des « frères » ? Lorsque cet « avis de cérémonie » a « fuité » sur Internet en février 2014, Minute (9 juillet 2014) avait affirmé que le document était un faux et qu’Aymeric Chauprade n’était pas franc-maçon. Pourtant, lui-même ne s’en cachait pas et son nom apparaît bien sur cette liste des frères actifs de la loge datant de 2001.

 

 

Mais pour des raisons relevant d’une conjonction entre son côté viveur et de solides attaches maçonniques, Aymeric Chauprade allait bientôt être frappé d’une étrange forme d’amnésie, entraînant un revirement idéologique à 180 degrés. Dans un numéro d’équili­briste cachant une soumission au politiquement correct, il publie sur son blog, le 11 août 2014, un article fleuve intitulé « La France face à la question islamique : les choix crédibles pour un avenir français », une tonitruante tribune où il renie, sans toutefois l’assumer claire­ment, la totalité de ses écrits antérieurs, appelant notamment à :

« refuser l’idéologie et les constructions intellectuelles simplistes lui désignant un ennemi mondialiste imaginaire contre lequel il faudrait mener une révolution mondiale. Israël n’est pas l’ennemi de la France. La France n’a aujourd’hui qu’un véritable ennemi : le fondamentalisme islamique sunnite. […] À moins donc qu’il ne soit gouverné par un antisémitisme obsessionnel, un patriote français ne peut chercher à former, contre Israël, et avec l’extrême gauche pro-palestinienne, la racaille de banlieue et les islamistes, une alliance à la fois contre-nature et sans issue politique. […] la cause palestinienne est devenue une cause islamiste […] Un pan entier et important de la population de nationalité française d’origine ara­bo-maghrébine et musulmane n’est plus seulement antisioniste, il est antisémite. »

Si la « note Chauprade » exacerbe les divisions profondes au sein du camp national, le texte est perçu comme un signal fort par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) dont un respon­sable devait confier (sous cou­vert d’anonymat) à Actualité juive : « Dès lors, le FN appa­raît aux yeux de tous comme un parti de gouvernement » (28 août 2014). Une trahison qui vaudra au « complotiste » Aymeric Chauprade d’être soudain qualifié de « géopolitologue réputé » et de « chercheur rigoureux » par Frédéric Encel (idem). Aussi, celui qui considérait Alain Soral comme « quelqu’un qui a tout compris des forces profondes de l’Histoire » (5 mars 2012), devait bientôt rassurer Marianne (30 août 2014) : « Soral n’a pas d’influence sur Marine, il s’est auto-investi d’une mission que per­sonne lui a confiée », avant de qualifier son ancien allié de « Ron Hubbard de l’antisémitisme » (entretien à lebreviairedespatriotes.fr, 27 septembre 2014). Un exercice encore répété face à Élisabeth Lévy et Gil Mihaely (Causeur, octobre 2014).

Mais sa nouvelle « doctrine » sera finalement désavouée publique­ment le 2 septembre par Marine Le Pen, agacée de l’initiative personnelle du sherpa. S’il fait encore valoir ses « réseaux russes » et ses liens avec Konstantin Malofeev, président du fonds d’inves­tissement Marshall Capital Partners, dans l’octroi d’un prêt au parti, sa disgrâce est déjà entérinée. Éconduit, Aymeric Chauprade survit encore en jouant des divisions internes à la famille Le Pen, par exemple en convainquant contre la ligne du parti Marion Maréchal-Le Pen de ne pas soutenir le projet de résolution pour la reconnaissance de la Palestine à l’Assemblée nationale.

Alors que Marine Le Pen ne supporte plus la « soif incroyable de reconnaissance » d’un personnage « incapable de la moindre disci­pline » (Le Figaro, 23 janvier 2015), Aymeric Chauprade signe, avec Marion Maréchal-Le Pen, une tribune dans le quotidien égyp­tien Al Akhbar Al Yawm (Les Nouvelles d’aujourd’hui), une tribune « Aux portes du pouvoir, le Front national s’adresse aux amis arabes… » (6 janvier 2015), puis, celui qui considérait le « terro­risme, d’abord comme un fait étatique, le fait de services de rensei­gnement » (entretien à ReOpen911, 13 juillet 2012), poste sur Internet, le 15 janvier 2015, une vidéo dénonçant une « cinquième colonne » islamiste en France, dont Marine Le Pen interdira la dif­fusion aux militants. Alors que le torchon brûle depuis des mois, cette dernière annoncera, le 19 janvier 2015 sur France Inter, la fin de son rôle de conseiller aux questions internationales. À la manière d’un Manuel Valls, il déclare encore, le 22 janvier sur LCP, que « le nazisme était allié avec l’islam radical ». Jugé incontrôlable, il est dans la foulée définitivement démis de la conduite de la déléga­tion FN au Parlement européen.

Après s’être vanté dans Paris Match de son rôle dans l’exfiltration rocambolesque, le 18 octobre 2015, de Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à vingt ans de prison en République dominicaine dans l’affaire « Air Cocaïne », un mandat d’arrêt de la République dominicaine, pays dont il conseillait jadis le président, sera lancé contre lui, le 22 novembre 2015. Mis sur la touche, l’« homme au-dessus du tumulte » (Minute, 4 novembre 2015) aura entre-temps annoncé son départ du Front national le 9 novembre 2015, et, comme pour mieux aborder la suite, se fend de quelques déclara­tions tapageuses du type « Les Le Pen n’ont aucune morale dans aucun domaine, ce sont des jouisseurs » (Le Point, 10 décembre 2015) ou encore « l’influence d’Alain Soral sur une partie du Front national a été l’une des raisons de fond qui m’a poussé à quitter ce mouvement » (Street Press, 16 janvier 2016).

 

 

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Ancien employeur d’Aymeric Chauprade, la République domini­caine le recherche aujourd’hui pour le juger. Sa carte de visite de consultant de la présidence s’est muée en fiche Interpol.

 

Depuis lors, il siège sur les bancs des non-inscrits et a fondé son propre parti, Les Français libres (statuts publiés au Journal officiel en avril 2016). Persona non grata à Moscou, il fait les yeux doux aux députés polonais et des pays baltes et ne recule devant rien pour se recycler chez Les Républicains en vue de 2017. Comme si la trahi­son était la ligne principale de son CV, il déclarait à Politico (14 avril 2016) :

« Je souhaite pouvoir jouer un rôle dans un éventuel disposi­tif de droite de gouvernement. […] Je suis l’arme anti-FN pour la droite. Je sais tout sur ce parti, je n’ai pas dévoilé toutes mes cartes, et ça, ils le savent chez Les Républicains. »

Pas sûr que cela suffise.

 

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Aymeric Chauprade fait du tourisme, non loin de Vladivostock

via Qui est Aymeric Chauprade ? – Egalite et Réconciliation

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