Le Conseil de sécurité de l’ONU vote de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord

Adoptée à l’unanimité par ses membres, alors que la Russie et la Chine menaçaient d’opposer leur veto, la résolution 2375 du Conseil de sécurité des Nations unies impose de nouvelles sanctions drastiques contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) à la suite de son sixième essai nucléaire, après la très sévère résolution 2371. Après avoir fait monter les enchères tant sur le contenu du texte qu’en ce qui concerne son adoption rapide, les États-Unis ont dû composer avec la Russie et la Chine, tandis que la RPDC avait menacé les États-Unis de contre-mesures après la présentation par Washington de propositions sans équivalent dans l’histoire du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les États-Unis avaient avancé l’idée d’un embargo total sur les produits pétroliers nord-coréens, ce qui aurait eu pour effets de briser l’économie nationale et de causer de très nombreuses victimes. Le texte adopté par les Nations unies, en imposant des limitations aux échanges, rappelle le précédent irakien qui avait conduit à cette situation absurde qu’un des plus grands producteurs au monde de pétrole et de gaz naturel soit privé de ses ressources d’exportations et doive mendier la livraison de produits alimentaires pour nourrir ses populations. Il en avait résulté un vif ressentiment contre les États-Unis et leurs alliés, qui avait alimenté des années plus tard le terrorisme islamiste contre l’Occident.

La RPD de Corée, quant à elle, n’exploite pas de pétrole ni de gaz, souffre déjà d’un manque d’énergie pour l’approvisionnement de son économie et la vie quotidienne de ses habitants mais disposerait de stocks d’hydrocarbures pour un certain nombre de mois.

La résolution 2371 prévoit un embargo sur le gaz naturel et une limitation des importations nord-coréennes de pétrole à 500.000 barils pendant trois mois à partir du 1er octobre, puis 2 millions de barils à partir du 1er janvier pour une période de 12 mois – montrant ainsi clairement quelle pourrait être la prochaine restriction, pour Washington et ses alliés, si la RPDC procédait à de nouveaux essais balistiques et nucléaires. Il s’agirait d’un tiers du volume des approvisionnements du pays en produits pétroliers.

Outre cette restriction inédite sur les achats d’hydrocarbures par Pyongyang, la résolution 2375 interdit les exportations de produits textiles par la Corée du Nord – soit un manque à gagner de 800 millions de dollars par an, ou le quart de ses exportations, ce qui s’ajoute à la limitation d’environ un tiers des exportations nord-coréennes résultant de la résolution 2371. C’est bien une autarcie qu’entend imposer l’administration Trump aux Nord-Coréens.

En raison visiblement de l’hostilité de la Russie, les sanctions ciblées contre le dirigeant nord-coréen (gel des avoirs, interdictions de voyager) ont été abandonnées. Moscou a observé que ce serait une mesure relevant d’une politique de changement de régime, que Washington prétend ne pas mener. De nouvelles personnalités et entités, liées notamment au programme balistique, sont toutefois placées sur la liste noire des interdictions bancaires.

La résolution prévoit également des inspections en haute mer des navires nord-coréens mais avec l’accord de l’État du pavillon, ainsi qu’un échange d’informations sur les contrats de travail des quelque 50 000 Nord-Coréens à l’étranger. Les États-Unis avaient envisagé des mesures beaucoup plus sévères dans ces deux domaines.

via Le Conseil de sécurité de l’ONU vote de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord – Egalite et Réconciliation

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