« La peur de basculer dans la précarité est le sentiment qui domine chez les Français selon un sondage du Secours populaire. Les seniors ne sont pas épargnés. »
C’est l’accroche d’un article de franceinfo de ce vendredi 15 septembre 2017. Nous savons tous que les retraités français sont à moins bonne enseigne que les migrants, puisque ces derniers touchent une allocation sans travailler, et que le retraité moyen touche peu d’argent pour vivre à peine dignement (et on ne parle pas des agriculteurs à la retraite, là ça risquerait de faire mal aux associations de défense des clandestins).
C’est un choix politique, qui a du sens si l’on saisit que l’oligarchie en place préfère des immigrés sans papiers à des retraités français. Le sans-papiers permet de détruire les frontières, le droit français et les acquis sociaux obtenus par un siècle de luttes, en pleine complémentarité de vues avec l’ultralibéralisme. Plus de salaire minimum, plus de protection sociale, un troupeau apeuré et malléable, le rêve du grand capitalisme transfrontalier.
Mais ça, tout le monde le sait. Quand Macron dit « réformes », il faut comprendre paupérisation. Quand Macron dit que « les Français n’aiment pas les réformes », il faut comprendre que les Français résistent à l’appauvrissement que nous prépare l’ultralibéralisme anglosaxon qui pénètre en France par la porte de l’Union européenne, cette organisation supranationale qui a pour but de détruire les nations qui la composent.
Cependant, et c’est là où nous ne pouvons rien pour les retraités, qui votent beaucoup par besoin de sécurité, c’est-à-dire par peur (peur de perdre leur retraite, leur épargne, leur niveau de vie, leur santé, leur intégrité physique), ces derniers ont voté en masse pour Macron lors des dernières élections présidentielles. Voyons les chifres.
Pas besoin d’une analyse profonde : si l’on peut comprendre que les cadres, très américanisés du point du vue de l’idéologie et du way of liife, votent pour le candidat libéral, comment comprendre que les retraités aient voté aux trois-quarts pour celui qui allait les dépouiller ?
Car c’est bien à leur épargne dormante que Macron et consorts vont s’attaquer. Concrètement, pour vivre aussi bien qu’avant, les retraités français d’aujourd’hui vont devoir taper dans leur épargne. Or avec la crise actuelle, le gros cochon rose familial a déjà été tapé pour financer les études ou l’appartement éventuel des enfants qui eux, n’auront pas de CDI avant 28-30 ans. Et le CDI, il est en train d’être sapé sous la demande du MEDEF, à qui Macron, son obligé, ne refuse rien.
Mais ça, c’était facile à comprendre avant. L’ignorance est un péché.
N’accablons pas les seniors, comme disent pudiquement les médias, franceifo compris, ou « anciens », ou « vieux » : les jeunes ne font pas beaucoup mieux, avec 66% de votes en faveur de Macron au second tour. Alors que les lois sociales, c’est-à-dire la solidité de leur avenir, sont en voie de détricotage par… leur candidat préféré. Les jeunes ne votant pas par peur, on peut dire qu’ils ont voté par connerie. Mais ils ont été dupés, eux aussi, par des médias aux ordres de la même puissance économique et bancaire.
Pendant ce temps, Charlotte, 70 ans, continue à bosser :
« Je suis obligée, avec ma petite retraite [580 euros], c’est pas que j’gagne beaucoup d’argent ici, mais ça fait un petit plus quoi »
Honte aux dirigeants de ce pays, qui filent 580 euros par mois à Charlotte qui a bossé toute sa vie et presque autant à des clandestins qui ne travaillent pas !