Le capitalisme est pervers : il défait les liens entre les hommes pour créer plus de pôles de consommation (car une famille ou un clan consomment moins que la somme des individus qui les compose) et ensuite, il vend du lien social aux hommes ainsi désunis.
Il gagne deux fois : une fois en brisant tous les collectifs possibles qui lui font obstacle, une seconde en comblant par la marchandise le manque affectif qu’il a produit. Le capitalisme crée indéniablement de la richesse, mais au prix d’une augmentation de la misère affective.
L’individu capitaliste – ou capitalistisé – perd spirituellement ce qu’il gagne matériellement. C’est un pacte avec le Diable. À chacun de trouver sa limite.
La Grande-Bretagne vient de créer un secrétariat d’État destiné à lutter contre la solitude. En Angleterre, 200 000 personnes passent souvent un mois sans parler à personne. Chez nous, ce n’est pas mieux : 300 000 personnes de plus de 60 ans sont en situation de « mort sociale ».
La « mort sociale », c’est une expression très violente, pour une situation qui l’est tout autant : pas d’amis, pas de famille, pas même de voisin à qui parler. Selon une étude de l’association Les Petits frères des pauvres, publiée fin septembre, 300 000 personnes de plus de 60 ans sont dans cette situation en France.
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« Ce sujet n’a pas l’air d’intéresser le gouvernement »
« Au moment même où la Grande-Bretagne annonçait la nomination sur la lutte contre l’isolement, le ministère d’Agnès Buzyn annulait pour la quatrième fois son rendez-vous avec nous », déplore Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des pauvres. « Ça se passe de commentaires, ça veut dire que ce sujet n’a pas l’air d’intéresser le gouvernement actuel. »
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L’étude des Petits frères des pauvres :
L’émission de Flavie Flament sur RTL sur la solitude :
Un documentaire de 2006 sur la solitude, voulue ou pas :