Céline Pina : «L’État doit dénoncer clairement l’association Lallab, laboratoire de l’islamisme»
Face à la polémique suscitée, l’Agence du service civique a finalement renoncé à confier des jeunes à l’association «féministe et antiraciste» Lallab. Pour Céline Pina, l’État devrait exprimer clairement les motifs de ce refus : cette association défend des idées incompatibles avec la République française.
Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de «la femme musulmane» de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero, 2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de Viv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l’indispensable universalité de nos valeurs républicaines.
L’association «Lallab», qui se présente elle-même comme «une association dont le but est de faire entendre les voix des femmes musulmanes qui sont au coeur d’oppressions racistes et sexistes», fait en réalité partie de ces associations que sécrète l’islamisme et qui sont les façades respectables de la diffusion de leur idéologie inégalitaire, obscurantiste et mortifère. Proche des frères musulmans et des indigénistes, cette association qui prône un féminisme islamiste est opposée à la loi de 2004 contre le voile et n’a de cesse de conspuer le féminisme blanc. L’adjectif «blanc» a ici pour objet de dévaloriser la dimension universelle de ce combat mais il démontre surtout à quel point la race est l’obsession de toute cette mouvance.
Pour cette association, la femme appartient d’abord à sa communauté et son seul combat est de l’assigner à résidence dans cette appartenance. Comme l’indique l’enquête rigoureuse de Mathilde Lambert disponible sur le site Ikhwan Info : «Lallab, laboratoire du féminisme islamiste», la femme exemplaire que Lallab prend pour modèle, Asma Lamrabet, est un pur produit de l’idéologie des Frères musulmans. Dans le livre phare de l’égérie de l’association, «Musulmane tout simplement», l’enquêtrice d’Ikhwan Info relève de savoureux passages où Asma Lamrabet, en bonne propagandiste, fustige l’hystérie des femmes et défend le droit du mari de frapper sa femme. Lallab est également très proche d’une organisatrice du camp décolonial interdit aux blancs ou de militants luttant contre l’IVG, ce qui ne semble pas gêner le Planning familial qui vient à son tour de lui apporter son soutien, montrant au grand jour ce que beaucoup soupçonnaient eu égard à des prises de position de plus en plus curieuses: comme la Ligue des droits de l’Homme ou la Ligue de l’enseignement, le Planning fait lui aussi l’objet de l’attention des frères musulmans qui y diffusent leur idéologie.
Finalement, du combat féministe, les militantes de Lallab rejettent tout: le droit à disposer de son corps, la liberté sexuelle, le droit à l’avortement, le refus d’être réduite à une fonction biologique, l’égalité femmes/hommes… Pour Lallab, le féminisme sauce islamiste, c’est le soutien aux injonctions machistes, obscurantistes et patriarcales sous couvert de défense des libertés: le cœur de son combat est la soumission de la femme sous le coup des injonctions intégristes mais cela passe mieux en l’appelant «liberté de porter le voile». Le pire est que cela marche…
Et c’est à cette association que l’Agence du service civique s’apprêtait à allouer trois postes afin de l’aider à développer ses activités. Face au tollé soulevé, l’Agence gouvernementale a finalement reculé.
Destinées à favoriser l’engagement citoyen et renforcer la cohésion nationale, les missions de l’Agence du service civique sont censées être des missions liées à l’intérêt général. On peut douter qu’une association, qui confond universalisme et domination de la race blanche, qui se dit féministe tout en rejetant tous les combats de libération de la femme et pour qui le summum de l’affirmation de soi est la servilité au groupe et l’intégration des interdits religieux, en soit le meilleur exemple. En effet, les postes en service civique, payés en partie par nos impôts, représentent une aide non négligeable, tant humaine, financière que morale: en disposer montre aussi que l’on est un interlocuteur reconnu et légitime de l’État.
On n’imaginerait pas doter de personnes en service civique le Parti des Indigènes de la République, qui travaille à réveiller la haine «raciale», traite l’État de raciste et les Français de fascistes. Pas plus que l’on n’envisagerait d’en doter une officine proche de l’extrême droite. Ce serait leur donner les moyens de nous cracher dessus en fournissant nous-même la salive. Il en est de même pour Lallab: elle ne saurait disposer du soutien d’un État dont ses responsables minent les fondations en refusant dans les faits l’égalité femmes/hommes et en tirant à balles symboliques sur notre laïcité et notre République.
L’Agence du service civique se serait grandie en assumant ces évidences et en étant claire sur les raisons de son refus de doter cette association en volontaires. C’était même son rôle symbolique que de rappeler qu’en mettant en avant la race et en rejetant l’universalisme, on ne peut participer à l’expression de l’intérêt général, ni faire son travail de citoyen. Mais pour cela encore eût-il fallu que l’heure soit au courage. Or à voir l’embarras et l’hypocrisie de la communication de l’Agence: «l’annonce n’a pas été retirée mais suspendue», «nous craignons que cela ne permette de remplacer un emploi salarié…», voire la gêne à invoquer le caractère cultuel de l’association, nous ne sommes pas à l’abri que des personnes en service civique finissent par travailler pour ce type d’association et, au lieu d’œuvrer pour la concorde civile, deviennent des agents actifs de la ségrégation et du séparatisme que recherchent les frères musulmans.
À force de refuser de défendre nos principes, valeurs et idéaux, certains dirigeants sont en train de financer les activités de ceux qui n’ont pour ambition que de détruire ce que nous sommes. Qu’en prime nous les subventionnions pour cela n’est qu’une preuve de plus de l’aveuglement d’une partie de l’élite, aveuglement qui les conduit à trahir leur mission: protéger et faire vivre notre idéal républicain.
Ici nous parlons d’association dont la façade de respectabilité n’est là que pour permettre que les premiers pas vers la radicalisation se fassent en douceur tout en se targuant même de légitimité politique (si les élus et agences gouvernementales subventionnent, c’est donc que l’activité et les objectifs sont reconnus). Le voilement des femmes n’est pas anecdotique dans la politique des frères musulmans, il est au cœur de leur matrice: cela signe leur emprise sur les corps, les têtes et les territoires.
On peut donc s’interroger sur l’influence et le succès d’une association qui à peine fondée en 2016 envoyait ses militantes sur les plateaux télé en face du Premier ministre Manuel Valls, avait droit à des articles élogieux du Monde, de La Croix, reçoit le prix «Coexister» des mains de Jean-Louis Bianco, se voit affecter une partie de la réserve parlementaire d’Esther Benbassa…
Il semble que les islamistes aient des relations au plus haut niveau des médias et du pouvoir pour qu’à peine créée et sans bilan très étoffé, Lallab ait été autant mise en valeur: l’association est même intervenue dans des lycées, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Cela interroge sur la pénétration des ennemis de notre République au plus haut niveau d’influence et nous met en droit de demander des comptes à notre représentation politique. Comme de remarquer également que certains idiots utiles se transforment de plus en plus en traîtres actifs et ne sont pas innocents de l’ampleur du noyautage islamiste que ce genre d’affaire nous donne à voir. Il faut les voir prendre la défense de l’association en accusant l’Agence du service civique d’avoir cédé face aux oukases de la fachosphère, certains journalistes collaborant sans difficulté à la diffusion de ces fausses informations, alors que la réaction est venue avant tout de la sphère laïque et républicaine. Mais pour faire taire ces voix lucides et dérangeantes, le procès en fascisme a longtemps été efficace, pourquoi abandonner une telle martingale?
Les Frères musulmans par le biais de leurs alliés mettent une pression énorme sur l’Agence du service civique pour les faire revenir sur leur décision. Le refus de leur accorder du personnel en service civique peut devenir un coup d’arrêt à l’institutionnalisation de leurs filiales si elle est la première salve de l’honneur retrouvé de la République. Alors combien de temps continuerons-nous à être victimes de l’incurie de nos dirigeants, de leur refus de s’attaquer aux officines de propagande de l’Islam politique? Lutter contre la radicalisation, cela commence par là: refuser subvention et légitimité à des associations qui ne respectent pas l’esprit de nos lois et de notre constitution et qui attaquent ce qui nous fonde en tant que Nation. Et il faut le faire fièrement, assumer la charge symbolique de cette politique en disant clairement les causes de ce refus: c’est comme cela que l’on fait exister concrètement les principes qui font de nous un peuple et que l’on réarme le discours républicain. C’est ce que n’a pas su faire l’Agence du service civique, c’est ce que refusent de faire trop de nos élus, c’est ce que ne fait toujours pas un gouvernement qui pour être nouveau est tristement semblable au précédent sur ces questions. Or cet abandon de leur mission de protection par nos représentants fait de nous des cibles, un ventre mou auquel il n’est guère coûteux de s’attaquer.
via Céline Pina : «L’État doit dénoncer clairement l’association Lallab, laboratoire de l’islamisme»