C’est la question qui hante tous les camps ayant participé aux affrontements de samedi dernier dans la ville de Charlottesville en Virginie. Des rangs des militants de la gauche radicale jusqu’à ceux de « l’Alt-Right » en passant par ceux des riverains et des témoins, les critiques pleuvent sur la manière dont la police a géré des heures de tensions et d’affrontements entre militants de gauche et de droite.
La police a plusieurs fois refusé d’intervenir à Charlottesville
Les témoignages sont limpides. Alors que de multiples assauts entre militants de bords opposés se sont succédés, la police a refusé d’intervenir à plusieurs reprises selon plusieurs médias dont le Los Angeles Time.
L’un des organisateurs de la manifestation de Droite a déclaré que la violence était « avant tout la responsabilité des élus de la ville et des officiers de polices qui ont échoué à maintenir la loi et l’ordre en protégeant les droits des manifestants garantis par le 1er amendement ».
Paradoxalement, cette déclaration a été confirmée par un journaliste d’extrême-gauche américain présent sur place, A.C. Thompson du média ProPublica, cité par Breitbart. Selon lui, « les autorités ont choisi d’avoir une approche laxiste, permettant aux suprémacistes blancs et aux contre-manifestants de se battre ».
Pas de séparation physique entre les deux groupes
Pire, un effort plus que minimal a semble-t-il été réalisé dans la séparation des deux camps. Aux États-Unis, en cas de manifestation pouvant potentiellement dégénérer, des barrières de séparation physique sont régulièrement mises en place entre les deux camps.
They should have set up a barrier separating the opposing groups like they usually do.
— Linda R Brandt (@LindaBrandt6) 12 août 2017
La mise en place de ces barrières n’a vraisemblablement pas été jugée utile.
Dans un entretien au média ProPublica, Miriam Krinsky, ancienne procureur, a refusé d’accabler la police mais a néanmoins noté qu’une bonne stratégie « est de rendre les affrontements moins faciles en séparant les deux camps physiquement, avec des policiers formant une barrière entre eux ». Une option qui, pas plus que celle des barrières en dur, n’a été retenue.
Des témoignages pointant du doigt d’étonnantes maladresses des policiers
Le média Breitbart a interrogé plusieurs participants à la manifestation de Droite. Et certains témoignages inquiètent.
« La police qui aurait dû garder les deux groupes séparés a en fait dirigé les manifestants de Droite jusqu’au monument en passant par une haie d’antifas » a déclaré un défenseur de la statue du général Lee.
« La police semblait presque tromper les militants de Droite, les envoyant du mauvais côté du parc afin qu’ils aient à traverser la foule de gauchistes » a témoigné un autre participant. « Ce qui était étrange, c’était que la police a commencé à former un mur de boucliers se dirigeant vers nous, nous obligeant à emprunter un escalier étroit où nous étions juste en face des antifas. »
Enfin, Jason Kessler, l’un des co-organisateurs du rassemblement pour le maintien de la statue du général Lee, accuse directement les responsables policiers : « Nous avons échangé avec les responsables policiers et des mesures de sécurisation ont été décidées il y a des mois. Mais, malgré cela, la police de Charlottesville n’a pas seulement échoué à agir selon ces plans mais a exacerbé les violences. Elle n’a pas séparé manifestants et contre-manifestants, les policiers étaient sous-équipés pour la situation, ils sont restés de marbre quand de violents contre-manifestants ont attaqué les participants à la manifestation et ont ensuite forcé les manifestants à quitter le parc Lee, entraînant une grosse rixe avec les antifas. »
Les autorités ont-elles laissé consciemment la situation dégénérer afin que le rassemblement soit annulé ? C’est en tout cas une hypothèse largement commentée au sein des participants au rassemblement d’union de Droite.