Covid-19 : une étude chinoise randomisée donne raison au professeur Raoult
Cette étude, a priori plus conforme à ce que les agences du médicament considèrent comme fiable, valide les conclusions de l’infectiologue marseillais sur la chloroquine et l’intérêt de l’utiliser tôt dans l’infection au lieu de tardivement.
Cette étude a été conduite par des médecins issus du Renmin Hospital de Wuhan, épicentre de la tempête Covid-19. Elle n’est pas encore officiellement publiée, car cette procédure prend du temps… et le temps presse. Les circonstances ont donc poussé ses auteurs à en divulguer les résultats plus vite que prévu sur un site scientifique dédié à cet effet.
Les patients inclus furent hospitalisés entre le 4 et 28 février 2020. Tous avaient une PCR Covid-19 positive (test qui confirme l’infection). Tous avaient une pneumonie. Leur saturation en oxygène était dans les normes. Les patients trop sévères ont été exclus de l’étude.
Deux groupes comparables (en âge moyen et répartition hommes/femmes) furent constitués par tirage au sort (randomisation) :
– 31 sujets formant le groupe « contrôle » reçurent un traitement standard contre les symptômes et le risque de surinfection bactérienne ;
– 31 sujets formant le groupe « à évaluer », reçurent en plus de ce traitement standard, de l’hydroxychloroquine (HCQ) à la dose de 200 mg, deux fois par jour, soit 400 mg au total, pendant cinq jours.
Résultats au cinquième jour : les patients du groupe HCQ virent leurs symptômes se réduire (fièvre, toux) en seulement 48 heures, plus rapidement que dans le groupe contrôle. Ils furent aussi plus nombreux à ce stade à avoir amélioré leurs images pulmonaires.
Quatre des patients appartenant au groupe contrôle ont progressé vers une maladie sévère. Aucun dans le groupe HCQ.
Un effet modeste sur la récupération, mais puissant pour empêcher l’infection de s’aggraver
Deux effets secondaires mineurs dans le groupe HCQ ont été observés : une éruption cutanée et une céphalée (maux de tête). Bonne tolérance globale donc…
Dans leur introduction, les auteurs de l’étude indiquent qu’ils ont mené en parallèle une enquête chez 80 malades atteints de lupus érythémateux disséminé, traités au long cours par l’HCQ dont c’est l’une des indications autorisées. Aucun d’entre eux n’a développé d’infection au Covid-19, ni de signes cliniques évocateurs, ce qui suggère que l’HCQ aurait plausiblement un pouvoir préventif…
Leur conclusion est la suivante : l’HCQ a un effet modeste sur le plan de la récupération clinique (un jour d’avance sur l’évolution spontanée initiale), mais un effet puissant pour empêcher que l’infection passe d’une forme bénigne à une forme sévère.
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C’est ce dernier point qui est fondamental : agir tôt avec ce produit est un moyen de réduire l’hécatombe et de désencombrer les unités de soins intensifs. L’utiliser dans les formes tardives qui se décompensent (saturation en oxygène sous la norme) est une perte de temps et de chance. Pouvoir l’utiliser en préventif, hors ses contre-indications, dans l’attente d’un vaccin (qui ne sera pas disponible avant le milieu de l’année 2021) est un espoir qui mérite évaluation, une piste que plusieurs pays explorent. Une étude de ce type, par exemple chez des sujets non infectés, est-elle prévue en France? Pas à ma connaissance. Un changement d’attitude des conseillers de notre président de la République, concernant l’usage de la chloroquine et ses indications est-il possible? Peu probable. Ce qui reste prévu pour l’instant est toujours l’administration d’HCQ dans les formes tardives, devenues sévères, à risque mortel et pas une autre indication semble-t-il. C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt. Malheureusement!
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