C’est un phénomène qui monte depuis quelques mois : de plus en plus d’Afghans déboutés de leur demande d’asile en Allemagne arrivent en France, « épuisés » et en bout de parcours migratoire.
Mardi à Paris, un peu plus de 1 600 migrants qui campaient porte de la Chapelle ont été évacués de leurs tentes insalubres. Parmi eux, des Soudanais, des Érythréens, mais aussi beaucoup d’Afghans, passés par le nord de l’Europe. « On a des gens déboutés d’Allemagne qui viennent aujourd’hui en France », a expliqué à l’AFP la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
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L’Allemagne, qui a reçu 130 000 demandes d’asile de la part d’Afghans l’an dernier, accorde désormais le statut de réfugié à moins de 50% d’entre eux. Par comparaison, en France, un peu plus de 6 000 demandes afghanes ont été enregistrées par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avec un taux de protection d’un peu plus de 80%.
Plus rien à perdre
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« Il y a beaucoup d’Afghans épuisés après avoir été déboutés d’Allemagne, qui refusent une prise en charge, et sont en voie de clochardisation. Nous avons rencontré les autorités consulaires afghanes qui sont elles-mêmes préoccupées », explique le directeur général de l’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii) Didier Leschi, selon qui 80% des Afghans récemment arrivés ont laissé leurs empreintes dans un autre pays, surtout dans le nord de l’Europe.
« Ce sont des jeunes, qui arrivent en bout de parcours, n’ont connu que la guerre… Ils n’ont plus rien à perdre et sont prêts a tout », ajoute-t-on du côté des associatifs qui travaillent dans le centre de premier accueil parisien, porte de la Chapelle, autour duquel le bidonville évacué mardi s’était formé.
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C’est pourquoi l’Ofii s’apprête à doubler, dès la semaine prochaine, le pécule d’aide au retour, pour le porter à 2 000 euros. Le maximum, en intégrant l’aide à la réinsertion, atteindrait ainsi 4 500 euros pour les Afghans.
L’an dernier, lors du démantèlement de la « Jungle » de Calais, 500 Afghans avaient accepté d’entrer dans le dispositif, souvent décrié par les défenseurs des migrants. L’Ofii espère cette fois en convaincre un millier.
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Le 31 octobre 2016, le camp des migrants afghans au métro Stalingrad était déjà évacué…