“L’agent chimique de l’attaque de Salisbury peut être produit par n’importe quel État”, dit le chef de l’OIAC
On s’en doutait, mais ça va mieux en le disant…
Source : Russia Today, 24-04-2018
L’agent chimique de l’attaque de Salisbury peut être produit par n’importe quel État, même les États-Unis, dit le chef de l’OIAC à ceux qui appellent pour faire un canular
Un agent neurotoxique utilisé dans l’attaque sur l’ancien agent double Sergei Skripal et sa fille peut être produit par n’importe quel pays, y compris les États-Unis, a déclaré Ahmet Uzumcu, chef de l’OIAC, à des farceurs russes, qui l’ont appelé en se faisant passer pour le Premier ministre polonais.
Uzumcu est devenu une nouvelle cible pour le célèbre duo Vovan et Lexus (Vladimir Kuznetsov et Alexey Stolyarov), qui a déjà fait des farces à des personnalités internationales telles que l’envoyé américain à l’ONU Nikki Haley, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Les comédiens ont posté sur YouTube, lundi, ce qu’ils ont dit être leur canular téléphonique avec le Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Ils se sont présentés en tant que Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, pour s’adresser au chef de l’organisme international de surveillance des armes chimiques sur les attaques chimiques présumées au Royaume-Uni et en Syrie.
M. Uzumcu a pris le temps de répondre aux préoccupations de l’interlocuteur, qu’il croyait être le chef du gouvernement polonais, car la conversation a duré plus de 22 minutes. Il a dit aux farceurs que le mandat de son organisation ne prévoyait pas d’établir le lieu d’origine de la substance, que le Royaume-Uni prétend avoir été utilisé contre Sergei et Yulia Skripal à Salisbury le 4 mars.
Cependant, le chef de l’OIAC a fait remarquer que “selon nos experts, il peut être produit dans n’importe quel État”. Cela contredit les affirmations britanniques selon lesquelles la Russie peut être le seul coupable du fait que A-234 ou ‘Novitchok’ était un agent neurotoxique conçu par les Soviétiques.
«Selon nos experts, elle [la substance, ndlr] peut être produite dans n’importe quel pays. La Russie affirme que la substance a été produite dans un autre pays. Cela aussi peut être vrai mais les pays qui pourraient élaborer cette substance, pourraient le faire pour créer un antidote de cette substance. Dans ce cas-là, le développement de la substance n’est pas interdit [par l’OIAC ndlr] et il n’est pas obligatoire de nous mettre au courant »,
“Il peut donc être produit dans n’importe quel pays ?” ont précisé les farceurs , et Uzumcu a répondu : “En théorie – oui.” Lorsqu’on lui a demandé si les États-Unis auraient pu être la source du produit chimique de Salisbury, le directeur de l’OIAC a répondu : “Absolument”.
« Absolument, dans tous les pays où il y a des experts en chimie, parce que la substance qui a été utilisée, comme m’ont dit nos experts, est généralement accessible. C’est aussi le problème avec ce produit chimique toxique: le matériel pour la production de cette substance est accessible sans aucun obstacle. Néanmoins, nous avons besoin de spécialistes hautement qualifiés et d’un bon laboratoire »
Selon M. Uzumcu, l’A-234 peut être produit “dans n’importe quel pays où il y aurait une certaine expertise chimique. Le matériel utilisé – comme me l’ont dit nos experts – est accessible. C’est le problème auquel nous sommes confrontés avec ce produit chimique toxique.”
Les farceurs avaient également quelques questions à poser sur le gaz toxique présumé utilisé dans la banlieue de Damas à Douma le 7 avril. Les allégations non vérifiées d’une attaque chimique ont été exploitées par les États-Unis et leurs alliés pour justifier une frappe massive de missiles sur la Syrie, qui a été menée avant que les experts de l’OIAC ne soient en mesure d’arriver sur place pour leur enquête. Damas et Moscou ont nié les accusations, le ministère russe de la défense apportant la preuve que toute l’attaque de Douma a été fabriquée.
Uzumcu a déclaré que la Russie coopère avec les experts de l’OIAC, qui sont arrivés à Damas, disant qu”‘ils semblent disposés à soutenir le déploiement de l’équipe.” Il a également commenté les affirmations selon lesquelles les forces russes en Syrie auraient pu enlever du site les preuves de l’attaque alléguée afin de détourner l’accusation des autorités syriennes. “Il y a de telles spéculations. Nous avons entendu cela de la part de quelques pays et nous ne pouvons pas le vérifier”, a déclaré le chef de l’OIAC.
«Il semble qu’ils [les Russes, ndlr] veuillent nous aider à déployer [la mission de l’OIAC, ndlr] et veuillent assurer notre sécurité. Ils nous en ont informés officiellement. Nous espérons que dans les circonstances actuelles nous pourrons faire notre travail et accomplir la mission», a-t-il conclu.
Source : Russia Today, 24-04-2018