Vous l’avez tous vu au cours des six derniers mois, les sites où il était possible de laisser des commentaires avaient été monopolisés par les partisans de l’UPR nous expliquant qu’il fallait voter Asselineau. Le candidat lui-même d’ailleurs, emporté par cette frénésie, nous avait annoncé il y a encore trois jours « une grande surprise », grande surprise qui sous-entendait un 5 %, voire un 8 %.
Or, le président Asselineau qui pensait obtenir l’As de cœur de la part des Français s’est retrouvé avec l’As de pique, puni, humilié et ignoré avec son 0,80 % (à l’heure où j’écris ces lignes).
Imaginez : le brave Jean Lasalle dont personne ne comprenait les propos a fait bien plus qu’Asselineau qui s’exprimait, lui, clairement et sans accent !
Le berger incompréhensible plébiscité parce que sympathique, l’énarque compréhensible condamné parce que suffisant.
Comme quoi Asselineau n’a toujours rien compris aux gens normaux et encore moins à la presse.
Et Dieu seul sait à quel point ce qu’il disait était intéressant d’autant qu’il était le seul à proposer un « Frexit » avec des arguments en « béton armé ».
Mais du haut de sa grandeur d’énarque parlant japonais et ayant visité 80 pays il l’a mal dit, et mal formulé.
Eut-il parlé le mandarin qu’il aurait sans doute eu plus de sagesse, c’est-à-dire se présenter aux Français avec plus de modestie et moins de suffisance avec les journalistes devant lesquels il a réussi le tour de force de remonter jusqu’à Saint Louis rendant la justice sous son chêne.
La sanction des Français sur son Frexit n’a même pas été violente, elle a été celle de l’inintérêt, voire du mépris non à ses idées mais à sa personne.
Il a confondu le public avide d’informations qui regarde ses vidéos religieusement sur le Web avec les Français dans leur ensemble qui le découvraient d’un coup. Pour cette raison j’avais dit à tous ses fans que s’il arrivait à 2 %, ce serait formidable pour l’UPR. À moins de 1 %, c’est un échec complet, et son parti n’a pas d’avenir clair vu qu’il n’a aucun bras droit (ni gauche d’ailleurs) qui peut prendre la flamme et porter le message stratégique du Frexit.
À vrai dire, j’en suis attristé pour lui et surtout pour ses fans loyaux qui ont cru évangéliser la France entière en trollant le Web : avec tous les médias de 2017 Asselineau arrive à 0,8 %. Aux élections européennes de 2014, il avait obtenu 0,4 % sans les médias… Je suis sûr qu’il va présenter son 0,8 % comme une progression de 100 % et comme une grande victoire.
Jean Lasalle n’avait pas d’affiches ni d’équipes dédiées, mais il a réussi à obtenir 1,2 %. Cherchez l’erreur.