Le 24 mars 1999, les armées de l’OTAN bombardent Belgrade avec l’aval de Londres, Berlin et Paris

Le 24 mars 1999, les armées de l’OTAN bombardent Belgrade avec l’aval de Londres, Berlin et Paris. Souvenir d’un crime contre un pays ami de la France.


Souvenir d’un crime contre un pays ami de la France.

Le 24 mars : Les Etats-Unis bombardent l’Europe » !

24 MARS 1999 – 24 MARS 2013 

Voilà 14 ans, la soldatesque américaine débutait les bombardements sur Belgrade, capitale d’une Serbie francophile jusqu’au bout des ongles. Le monument à la France, où est inscrit depuis 1928 « Nous aimons la France comme elle nous a aimés », atteste de cette francophilie solide et enracinée dans les âmes serbes.

Or ce temps semble révolu, quand l’Ecole française de Belgrade recrute un professeur d’histoire-géographie, formé par l’Education nationale, avec l’exigence qu’il ait -on se frotte les yeux- , « une certification d’anglais » !

On se souvient de l’ordre infâme donné en 1999 par l’US commandement depuis Tampa Bay à un pilote français qui, en mission au dessus du Kosovo, vit une colonne de réfugiés albanais, de larguer ses bombes coûte que coûte. Cette « bavure » provoqua 22 morts : or cet acte téméraire de notre pilote s’apparente bien au dernier fait résistance de l’âme européenne et française !

Car nos élites, inféodées à l’empire UE-OTAN, n’ont cessé depuis cette guerre fatale à l’Europe, de baisser les bras face au rouleau compresseur états-unien :

1-Au Kosovo, nos soldats doivent faire les opérations de gendarmerie dans les zones les plus difficiles, où règne une  tension quasi-quotidienne entre Serbes et Albanais (Mitrovica), alors que la soldatesque américaine se prélasse derrière les fortifications de 14 mètres de hauteur, gavée de hamburgers « Made in America » et de prêches d’églises évangélistes (base de Bondsteel)

2-En Macédoine, en Albanie et en Roumanie, les gouvernements se succèdent mais la pression américaine est là, qui se traduit par la nomination de ministres majoritairement formés par les officines US et les ONG qui leur sont inféodées (Soros, NED et consorts). Leur présence se déguise sous le couvert officiel  d’une soi-disant défense des minorités dans un jeu subtil et sans fin de poupées–gigognes entre différents peuples : Albanais contre Serbes, puis Roms contre Albanais, demain Tsintsars ou Goranis contre Roms ! A ce jeu on trouve toujours plus petit que soi !

Les alliés des Etats-Unis prétendent soutenir le plus faible, le plus petit contre la majorité, parfois même en prenant le risque de laisser se former des mouvements islamistes radicaux (Bosnie) ou des mouvements paramilitaires de sinistre mémoire (Hongrie).

3-Les plus grands géopoliticiens parlent déjà poliment de protectorats sur des Etats-faillis. Rendez-vous compte : gel des avoirs financiers, interdiction de sortie du territoire et autre destitutions de mandats électif sont monnaie courante sur les marches de l’empire UE-OTAN. En Bosnie-Herzégovine, depuis maintenant 20 ans, les Gauleiter se succèdent mais se ressemblent, destituant des politiciens librement élus ou bloquant les décisions de la Banque centrale, au nom des droits de l’homme !

4-Mais le pire de cette succession de diktats  a été atteint en Serbie, cette nation située au cœur de toute ambition impériale pour qui veut contrôler les Balkans. Placé au confluent de la Save et du Danube, le système UE-OTAN sait très bien qu’aucun de leurs projets géoéconomiques (Nabucco, corridor 10 ou 8) ne peut aboutir sans une mise au pas de la Serbie. Cela explique, plus que la perte de souveraineté, les humiliations répétées et insistantes faites sur le corps de la nation serbe depuis 15 ans : mise en place d’un bureau de l’OTAN au sein même du Ministère de la Défense serbe, injonction d’envoyer 107 Serbes au TPIY- contre 33 Croates ou 9 Albanais, souvent relâchés avant même le début de leur procès-sans parler du lâche marchandage consistant à promettre, sans aucune date annoncée et à des conditions qu’aucun pays n’a eu à subir jusqu’à présent, une éventuelle intégration à l’Union européenne contre l’amputation du Kosovo-Métochie, région patrimoniale inséparable de la nation serbe.

Dans ce tragique tonneau des Danaïdes, ce qui nous attriste le plus est le suivisme des autorités françaises.

Pourquoi  un Français, ce médecin humanitaire devenu piètre politicien, s’est-il senti obligé, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale –excusez du peu- de justifier les massacres de Gracko ou de Gnjilane au Kosovo début des années 2000 par une prétendue « vengeance compréhensible»  des Albanais, alors que l’on sait désormais que les actes terroristes de l’UCK se placent dans la continuité d’un projet défendu depuis les années 1970 par les islamistes radicaux :  s’approprier sans vergogne, mais avec beaucoup de réussite, des territoires au coeur du Kosovo, de la Bosnie et de la Macédoine !

Il est temps  que la France, berceau des valeurs républicaines et universalistes s’il en est, ne fasse preuve d’amnésie en oubliant que les Balkans offrent un bel exemple de francophilie toujours active -on y rencontre encore des Postes et Télécommunications, des boulangeries françaises et on y entend plus que de rigueur des « je vous en prie » clamés dans la langue de Voltaire.

Il est grand temps que les nations européennes dont la France, pour ce qui nous occupe, réaffirment leur puissance face aux impérialismes américain- mais aussi russe et chinois qui y pointent le bout de leur nez – nos valeurs et nos idéaux.

Il est plus que temps que nos élites se rendent compte que les Balkans sont le cœur de l’Europe, un territoire que les Européens doivent se réapproprier et ne pas abandonner.

Alexis TROUDE |  MARS 2013

Alexis Troude est membre de la rédaction de Politique-actu.com, secrétaire national des Clubs  « Penser la France ».

Source: http://www.politique-actu.com/dossier/mars-etats-unis-bombardent-europe-alexis-troude/696107/

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