Le Grand Stratagème : réflexions sur l’organisation de l’immigration de masse
Aujourd’hui que le pouvoir est concentré dans quelques mains, on assiste aux événements, mais on en ignore les raisons, et le monde ressemble à ces machines actionnées par quelque mécanisme secret ou à ces statues qu’anime un comparse dissimulé dans leurs flancs. Le monde humain est devenu semblable au monde naturel : il faut étudier les événements comme on étudie les phénomènes et en découvrir les forces motrices en tâtonnant, comme le font les physiciens.
Giacomo Leopardi
Héritiers du mouvement ouvrier
Phénomène aux conséquences politiques, économiques et culturelles majeures, l’immigration de masse exige d’un mouvement d’opposition une analyse critique renouvelée. Ce sujet ne doit pas être tabou, il est trop essentiel. Lorsqu’il existait encore une critique sociale dans ce pays, aucun sujet n’était occulté. Par conséquent, si l’on accorde quelque valeur au mouvement ouvrier né au XIXème siècle et à ses succédanés du siècle suivant, et si l’on veut lui rendre une sorte d’hommage en l’actualisant, ce fantastique bouleversement migratoire doit être abordé sans détour et peut même représenter un axe de résurgence d’une critique devenue évanescente.
Il est bien sûr hors de question de se laisser intimider par les tenants de l’antiracisme institutionnel, du multiculturalisme médiatique, du gauchisme altermondialiste épuisé ou encore du politiquement correct totalitaire. Ceux qui ont la charge de formater l’opinion publique, c’est-à-dire de contribuer à la mort de l’opinion privée, personnelle, autonome et non manipulée, appartiennent à l’oligarchie. Leur succès auprès de la masse n’est que le succès des techniques de propagande et de leur connaissance renforcée de la psychologie des foules. Qu’il soit bien clair que les totalitaires, les « fascistes » au sens caricatural du terme, les promoteurs de la déshumanisation et du massacre de masse dans différentes régions du monde, sont actuellement au pouvoir, mobilisés à défendre l’intérêt des multinationales, des banques et de la finance. Dans ce texte, c’est donc le « parti » de la critique qui tente de s’exprimer au milieu de la confusion et de l’obscurantisme contemporain. Il puisera tant bien que mal son inspiration dans les différents courants de la résistance des peuples au capitalisme le plus sauvage au XIXème siècle, dans la Commune de Paris, les Conseils ouvriers, les rangs du POUM ou des anarcho-syndicalistes espagnols de 1936, l’Internationale situationniste ou encore plus récemment le groupe de l’Encyclopédie des nuisances. Toutes ces expériences sont sans doute critiquables et imparfaites, et leur échec historique les fait d’ailleurs passer pour des erreurs ou des fantasmagories, selon le principe que ce qui échoue est dû à l’absence de mérite. Néanmoins, elles ont au moins eu celui d’exister à un moment stratégique et d’exprimer une certaine radicalité face à la question sociale.
L’immigration de masse est une réalité.
Volontairement, ce texte ne s’embarrassera pas d’une collecte fastidieuse de chiffres souvent introuvables et toujours contestables sur l’estimation des effectifs de population étrangère brutalement imposée sur notre sol. Ne nous attardons pas sur la mauvaise foi négatrice de la réalité de l’invasion. Il suffit d’ouvrir les yeux, de prendre le métro, de pénétrer dans une gare, de tenter de flâner le long des artères commerçantes d’une ville, de conduire son automobile sur un périphérique quelconque, ou encore pour les plus casaniers d’allumer leur télévision pour recevoir le flot d’images qui témoignent sans détours de cette nouveauté.
L’installation des peuples du Sud sur nos terres européennes est une réalité ! Cette installation est massive, potentiellement explosive sur le plan démographique du fait du nombre considérable de naissances qu’elle induit. Elle est brutale car réellement sortie de sa phase expérimentale pour acquérir un rythme frénétique depuis la moitié des années 90 seulement. Elle est spécifique car presqu’exclusivement représentée par des populations africaines et arabes, minoritairement asiatiques. Elle provoque un fantastique bouleversement de la vie quotidienne des Français en faisant de ces derniers des citoyens de seconde zone. Cela se traduit par leur appauvrissement, leur relégation au niveau de l’ensemble des aides sociales au profit des nouveaux venus, leur mise en concurrence déloyale pour la course à l’emploi du fait de la systématisation de la discrimination positive, ou encore leur culpabilisation. On constate également une violence urbaine exacerbée due à la délinquance et à la criminalité d’un nombre croissant d’individus dans les rangs de la jeune génération immigrée, très peu sanctionnée pour ses exactions. Les fondements de la civilisation de notre pays ne sont pas épargnés avec des conséquences négatives sur les croyances, les mœurs, la langue, la transmission des connaissances ou encore l’esthétique. Enfin, la liberté d’expression telle que l’État voulait bien encore la permettre par le passé, est réellement menacée puisque la critique du phénomène est ostracisée voire interdite grâce aux accusations de racisme et à la reductio ad hitlerum désormais très bien rôdée.
Qui tire les ficelles ?
Si l’on souhaite comprendre cette donne démographique inédite, en évitant les explications convenues, confuses et mensongères, il est impératif de noter un fait d’importance. Quel que soit le domaine de la vie collective considéré, rien ne peut surgir dans nos sociétés sans l’assentiment, plutôt même la volonté politique de l’Etat et des intérêts qu’il défend. L’Etat moderne se signale par une puissance décuplée et quand il lui plaît de se montrer en apparence impuissant, ce n’est encore sous cet aspect que l’exercice et la consécration de sa toute-puissance. Cette remarque doit définitivement disqualifier les commentaires fallacieux sur l’aveuglement ou la lâcheté de nos dirigeants, incapables de s’opposer à l’immigration massive, ou encore sur la fatalité du phénomène dû à l’élan irrésistible et impossible à contenir des « damnés de la Terre » vers nos latitudes. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, rien ne se fait au hasard ou par désinvolture, mais bien au contraire de manière programmée et presque scientifiquement organisée. L’accusation de « complotisme » ne sera alors que l’ordre d’interdiction de penser librement.
L’installation de ces nouvelles populations ne s’est pas produite de manière spontanée, il ne s’agit pas d’un phénomène naturel. Il n’y a plus guère de peuples nomades qui s’avanceraient mécaniquement vers l’Ouest comme l’Histoire a pu nous en donner des exemples. A notre époque fortement administrée, les peuples ne quittent leur terre d’origine que s’ils ont suffisamment d’éléments pour deviner qu’ils sont attendus au point de destination. Et en effet, ils sont attendus. Tout est organisé par les États européens et en particulier par l’État français dans le contexte d’une Union Européenne toute-puissante également instigatrice du phénomène. L’État est ainsi pleinement mobilisé pour modifier les règles de la société dans ce sens, il est en outre solidement secondé par les médias publics et privés d’information / propagande, l’industrie du divertissement et tous les besogneux à statut médiatique, du saltimbanque le plus dérisoire à l’expert le plus prétentieux. Depuis plus de trente ans, les lois, les décisions administratives, les règlements, les aides sociales, les discours officiels vont tous dans le sens de la facilitation de l’immigration de masse. Et cela concerne autant l’acquisition de la nationalité que l’accès de plein droit à la santé, au logement, au travail, à l’école, ou encore à l’exercice encouragé de la pratique religieuse la plus opposée à nos mœurs. L’ensemble de la société est sommé de s’adapter par autant de décisions arbitraires que d’injonctions autoritaires. Les discours des officiels de la politique en témoignent, l’impudente exhortation journalistique quotidienne le confirme.
Une fois admise la réalité de l’immigration de masse et de son organisation étatique, il reste à déterminer quelles sont les forces instigatrices de la décision et avec quels objectifs elles opèrent.
Le peuple français ne peut être soupçonné d’une telle initiative. Les Français ne décident de rien depuis longtemps. Et d’ailleurs leur capacité à décider de leurs conditions de vie va en s’amenuisant décennie après décennie. Ils n’interviennent pas plus sur les détails de la vie quotidienne organisée que sur les choix nationaux. Ils sont absents, exclus, relégués à la seule mascarade politique des rendez-vous électoraux parfaitement contrôlés par le pouvoir de l’argent et l’abrutissement médiatique et « sondagier », c’est-à-dire à des scénarios programmés. Les Français n’ont pas donné leur accord aux conditions de la dette et à son volume, aux choix économiques, géopolitiques et militaires, à l’organisation et à la localisation du travail, au type de biens et services produits, au niveau de leurs revenus, de la fiscalité, au type de filière énergétique, au niveau des infrastructures, à leur alimentation et aux conditions de sa production, à la manière de se déplacer et à tant d’autres choses encore qui ont un impact évident sur leur vie quotidienne. Tout leur a été imposé et ils se sont adaptés dans une relative passivité à toutes ces décisions le plus souvent bien éloignées de leur intérêt personnel et collectif quand elles n’étaient pas objectivement nuisibles à leur bien-être, à leur sécurité ou à leur santé. De fait, ils ne pouvaient pas donner le moindre avis sur l’organisation d’une immigration de masse qui s’est déroulée sans leur consentement.
Qui décide en France ? Ceux à qui appartient le pays : les détenteurs de capitaux, les grands patrons, les banquiers, les financiers, et leur représentation étatique et technocratique. Ceux qu’on a pu autrefois appeler la « classe propriétaire », issue de la Révolution française bourgeoise, passée d’un mode de fonctionnement surtout national à un niveau d’action international, à la fin du siècle dernier, avec des stratégies inédites se dissociant toujours plus du sort commun.
Quels sont donc les objectifs de cette nouvelle « kleptocratie » qui modifie ainsi autoritairement la population du pays ? C’est à cette question que nous tenterons de répondre via l’identification de quatre objectifs principaux.
I. Le choix d’un nombre toujours plus explosif d’habitants sur un territoire donné comme moyen de renforcement de l’oppression.
Même dans sa version abâtardie, la démocratie suppose le petit nombre.
La démocratie n’a existé que très temporairement à Athènes vers le Vème siècle avant Jésus-Christ. Elle ne concernait qu’un très petit nombre de citoyens au milieu d’un nombre plus important d’exclus qui restaient néanmoins assez faible en comparaison des effectifs de la population mondiale actuelle et à venir. Cette expérience athénienne brève est caractérisée par « le petit nombre ». D’ailleurs, si on l’interprète comme une démocratie des Maîtres, elle implique « le petit nombre » par définition. En admettant que sa particularité a résidé dans le fait très appréciable que les hommes non esclaves et non métèques aient pu par extraordinaire être considérés comme des Maîtres de qui on attendait la participation active à la gestion de la Cité, phénomène en soi exceptionnel, cela n’a été possible que par la nature modérée des effectifs concernés sur un territoire bien délimité.
Il va de soi que les peuples européens ne connaissent pas la démocratie, ni même sa version abâtardie de gouvernement représentatif. Nos sociétés occidentales sont essentiellement des sociétés autoritaires qui y « mettent la forme ». Elles sont dotées d’un appareil de contrôle des esprits sophistiqué qui les exonère de la pratique de la violence franche et pour l’instant l’acquisition de certains biens matériels aussi dépourvus de qualité soient-ils, réussissent à maintenir les apparences d’une société de bien-être. Les quelques droits dont sont encore détenteurs les salariés de nos contrées sont largement le reliquat qui va en s’effilochant des luttes ouvrières passées. Et à l’évidence, sans les troubles sociaux et politiques qui ont jalonné l’Histoire européenne, jamais cette situation de maintien fragile d’une dignité individuelle n’aurait été possible. Tout fut en quelque sorte arraché par les peuples européens tout au long du conflit de classe sporadique constaté au cours des deux siècles précédents. Une forme de Droit construit au fil du temps conserve encore ses prérogatives même s’il est de plus en plus détourné de son objectif et instrumentalisé, à l’évidence pour l’intérêt des puissants. Nous pouvons exercer nos droits d’électeur, insuffisants pour déclencher une réelle rupture, mais qui entretiennent ce vernis pseudo-démocratique en grande partie parce que le Pouvoir n’est pas en danger. La philanthropie reste absente de ce monde et seul le rapport de forces peut modifier une situation le plus souvent inique. Encore faut-il que ce rapport de force puisse émerger, ce qui était précisément le cas chez nous lors du retour périodique de quelques épisodes subversifs. Il est probable que cela soit de moins en moins le cas dans l’avenir si nous évoluons vers une hypertrophie démographique.
La loi du nombre
En effet, de façon générale, là où les effectifs de population atteignent des chiffres extravagants, les oppositions au Pouvoir sont inexistantes et la vie de l’individu esseulé de ce type de société a très peu de valeur quand elle n’en est pas totalement dénuée. En l’occurrence, on pourrait appliquer ici l’un des fondements de l’économie classique qui veut voir la valeur sourdre de la rareté du bien. A contrario, lorsque les hommes pullulent, leur vie ne vaut pas cher. Ils n’ont que bien peu de moyens pratiques de se reconnaître dans leur situation partagée, d’établir un langage commun et font face à de terribles problèmes d’organisation inhibant la construction de tout front uni. Le Pouvoir en ressort plutôt indemne et les variations possibles au sommet de la hiérarchie sont circonscrites au changement d’une clique autoritaire par une autre, rejoignant en cela la tradition ancienne des révolutions de palais ou celle de l’assassinat du Prince par sa garde prétorienne. La plupart des Etats africains, musulmans ou encore ceux du Sud-est asiatique, démographiquement toniques, connaissent cette situation où la vie humaine est bien peu de chose. Dans ces pays, la masse reste exclue des initiatives de changement politique. Elle n’en est parfois même plus ne serait-ce que « spectatrice » dès lors que la distance avec le centre de décision atteint un seuil irréversible de dépolitisation de la société entière. L’imagination d’un quelconque changement affectant le profil des détenteurs du Pouvoir est dès lors incapable de naître.
Les pseudo-élites mondialistes contemporaines ressentent de ce fait une attraction très forte pour une forme renouvelée du despotisme oriental, fondé sur la dépossession politique complète grâce au nombre d’individus dominés aisément interchangeables. Quel dirigeant européen obsédé par l’idée de ne pas voir son pouvoir contredit, ne rêve pas d’une société où le grouillement des foules ancrées dans le projet épuisant du maintien d’une survie immédiate et toujours menacée fait obstacle au surgissement d’une conscience politique ? L’organisation de rares référendums, parfois porteurs de mauvaises surprises, malgré le très fort conditionnement médiatique, et la nécessité peu glorieuse de faire revoter les peuples récalcitrants, ne serait plus dès lors qu’un mauvais souvenir anecdotique.
De plus, les marchands qui nous gouvernent constatèrent que la fin de la période des deux blocs et la redistribution des cartes de la domination internationale dans une économie planétairement convertie au capitalisme, aboutissait à la naissance de nouvelles puissances. Le décollage économique de ces nouvelles puissances, depuis les années 70, est dû principalement à la délocalisation et donc à la diffusion technologique insensée des entreprises occidentales vers ces territoires pour la conquête de nouveaux marchés et le recours à un coût du travail dérisoire. Toutefois, un des éléments de réussite de ces pays réside aussi, dans une mesure non négligeable, dans le nombre de leurs habitants corvéables à souhait.
D’une politique défavorable à la maternité française au repeuplement extra-européen
Mais les chiffres de la population européenne – bien que fort acceptables par la raison commune – apparaissent dramatiquement faibles à de tels dirigeants désireux d’une puissance incontestée sur le très long terme. La course aux effectifs démentiels de population est donc bien un facteur déterminant dans la mise en place d’une telle politique. Les chefs de l’Occident et tout particulièrement d’Europe vivent ce que l’on pourrait appeler une véritable obsession démographique.
Précisons également que, en France, dans les années 70, a eu lieu la généralisation du travail féminin. Les conjoints d’un couple n’ont plus guère eu d’autre option que de se salarier tous deux pour avoir une chance de survie économique, quand dans un passé encore bien peu éloigné le couple pouvait vivre relativement décemment sur le seul salaire de l’homme. Il n’est bien entendu pas question de discuter ici de ces modifications mais uniquement d’observer leur implication sur le plan démographique. En effet, une des conséquences immédiates de l’afflux important et rapide de femmes sur le marché du travail fut une intense activité répressive pour freiner la maternité afin de les embrigader plus efficacement dans la production. C’est l’époque où les entretiens d’embauche tentaient inlassablement de débusquer une grossesse cachée et non encore visible. Pire encore, il s’agissait bien souvent de s’assurer – au mépris du respect le plus élémentaire de la vie privée et de l’intimité – que la femme ne désirait pas avoir d’enfant dans le court et moyen terme, allant même jusqu’à lui demander une sorte d’engagement sur ce point ! Les propagandistes qui nous dirigent ont donc beau jeu de culpabiliser aujourd’hui la population française dans son peu de zèle à se reproduire alors même que toutes sortes d’entraves y avaient concouru pour obéir à la logique patronale de l’embauche sécurisée. D’autre part, ces pratiques furent liées à la promotion d’attitudes hostiles à la construction du couple en dépeignant la vie de couple et de famille comme répressive et ennuyeuse. Le rajout plus tardif d’une complaisance marquée pour l’homosexualité, n’est pas non plus resté sans conséquence, dans la mesure où en dehors de choix individuels libres, nous ne pouvons ignorer l’influence considérable que les puissants médias modernes obtiennent dans tous les secteurs de la vie. Tous ces facteurs associés pendant de nombreuses années ont contribué à accroître l’isolement de l’individu au sein de la société et ont inévitablement réduit l’élan reproducteur de notre peuple.
L’immigration massive que nous connaissons a bel et bien été envisagée dans ses conséquences les plus radicales : la mise en minorité des autochtones voire leur substitution progressive par d’autres peuples. L’accroissement brutal de la population sur notre sol aura notamment pour conséquence de renforcer l’accaparement de la richesse. Ceux qui possèdent déjà l’essentiel du patrimoine et de la richesse produite collectivement seront à même par leur antériorité dans la domination de renforcer leur position : le petit nombre organisé, propriétaire du pays, détenteur des leviers du pouvoir, avec à son service l’administration d’Etat et les instruments de propagande médiatique pourra ainsi plus aisément déterminer les conditions de la survie économique d’une population en croissance continue.
De plus, on peut être certain que ce mouvement s’accompagnera d’une progression constante vers plus d’autoritarisme. Les droits de l’individu iront en s’affaiblissant, la liberté d’expression sera rognée sans répit et c’est bien sûr au nom de la tolérance, de la coexistence entre ethnies, de la liberté et du respect des différences que cette répression s’exercera. Elle sera d’autant mieux armée et incontestée dans sa rigueur qu’elle se présentera sous les atours de l’humanisme, de la tolérance et de la ritournelle du « vivre ensemble ».
II. La baisse de qualité de la production des biens et services induit la dictature du quantitatif et exige le nombre : le retour de la baisse tendancielle du taux de profit.
Quand la qualité disparaît…
Dans un monde d’artisans ou de petits producteurs capitalistes indépendants où des lambeaux de qualitatif persisteraient, les prix seraient éventuellement plus élevés, mais le renouvellement moins nécessaire dès lors que le produit aurait une durée de vie plus acceptable. Ce mode de production du produit de qualité s’accorde bien avec notre société précapitaliste où l’artisanat survit et où le consommateur est encore respecté. Il a quasiment disparu pour laisser la place à un secteur très marginal de production de luxe qui ne remplit pas les mêmes fonctions et cible une clientèle très particulière.
La production de masse implique au contraire nécessairement baisse de qualité, renouvellement rapide du produit par usure accélérée et nouvelles acquisitions par effet de mode et mensonge sur un progrès technique qui n’est qu’apparent. La recherche toujours plus odieuse du profit grâce à la baisse des coûts de production unie à une obsolescence programmée, oriente ainsi irrésistiblement vers une production de biens et services de qualité médiocre, voire absente. On peut d’ailleurs aisément juger d’une société à sa production et à la qualité de celle-ci. La nôtre produit alimentation falsifiée sans égards pour la santé, dispositifs électroniques débilitants, ordinateurs souvent sanction de l’isolement, automobiles aux lignes uniformisées où le tape à l’œil électronique supplante la durabilité, accoutrements vestimentaires aux matériaux indigents, logements indignes insérés en série dans des cubes de béton et de verre empreints de froideur totalitaire, anxiolytiques aux couleurs chatoyantes destinés aux dépressifs en sursis…
Le retour de la baisse tendancielle du taux de profit.
Néanmoins, le secteur de la production préexiste, avec ses propres règles, ce que les détenteurs de capitaux ne peuvent ignorer. Ainsi, un mouvement vers une production toujours plus importante mais avec toujours moins de travail, semble irrésistible. Le capital constant (moyens de production matériels) s’accroît donc plus vite que le capital variable (les effectifs humains) et le nombre de salariés diminue, relativement à un capital en croissance plus rapide. Le profit doit pourtant se former et croître quelque part, et son taux être en accord avec cette fantastique accumulation de capital sans être en-deçà du niveau nécessaire à la continuation de l’accumulation.
De plus, l’augmentation du « surtravail » non rémunéré a des limites absolues – les salariés ne pouvant ni travailler sans interruption ni gratuitement – et la réduction relative de leur nombre doit nécessairement entraîner une réduction de ce « surtravail ». Le profit qui naît avant tout dans la sphère de la production et en partie dans celle du marché, voit donc à un certain moment son niveau décroitre sur le lieu de la production. Mais, tant que le taux de plus-value, c’est-à-dire le degré d’exploitation de la force de travail, augmente, il y a compensation de la baisse du taux de profit et l’accumulation de capital peut se poursuivre. C’est seulement si la baisse du taux de profit n’est plus compensée par l’augmentation de la plus-value que le taux de profit devient insuffisant pour justifier la poursuite de l’accumulation de capital.
Pour lutter contre cette baisse tendancielle du taux de profit, que la « science » économique officielle jugera une « vieillerie marxienne », une lubie obsolète, alors qu’elle est pourtant inhérente à la production capitaliste, des contre-tendances existent donc : baisse sur la valeur des matières premières, progrès technique, concentration du capital par fusion/acquisition, financiarisation, accroissement de la demande … L’hypertrophie du secteur financier a en particulier la charge de masquer le phénomène en développant une « économie » virtuelle et spéculative, génératrice de crises que les peuples finissent par être les seuls à payer.
Par les immenses gains de productivité du travail, la contrainte de concurrence ou encore la nécessité de poursuivre l’accumulation, la production capitaliste s’oriente inéluctablement vers une valeur plus faible de l’unité produite. Pour y parvenir, elle joue autant sur le travail humain, moins rémunéré et dont l’offre diminue, que sur le matériau utilisé. Il est intéressant de noter que la baisse de la valeur unitaire du produit n’empêche pas l’existence d’un prix sur le marché souvent trop important pour les plus démunis. Néanmoins, il faut bien compenser cette réduction de la valeur unitaire et l’assèchement du profit relativement au capital accumulé. Cette compensation ne peut temporairement se faire que par l’explosion de la quantité d’unités vendues. En effet, l’essor de la demande doit tenter de résoudre la crise, la demande étant cette fois accrue par les effectifs de consommateurs et non par une croissance de la consommation individuelle devenue impossible du fait de la faiblesse du revenu moyen.
A la recherche de nouveaux consommateurs.
Il est pourtant évident que la famille française salariée, à effectif modéré, n’ira pas au-delà d’un certain nombre de téléphones portables, de soupes en sachet, de Mc Dos, de t-shirts, de véhicules automobiles, de consommation d’énergie ou même d’antidépresseurs. La nécessaire surpopulation par le biais de l’immigration intervient alors, venant à point nommé tenter d’inverser cette tendance. Dans un contexte de délocalisations et de chômage structurel évidents, l’immigration de masse est de ce fait une immigration de consommation, rendue possible par le détournement de la protection sociale et de l’épargne des couches moyennes et populaires, et non une immigration de production. Il faut donc relativiser la volonté de baisser le coût du travail comme moteur essentiel de l’organisation de l’immigration. Pour preuve, les Français avaient d’ailleurs, depuis le basculement ultralibéral de 1979/80 – réellement entré en vigueur en France en 1983 avec un régime de « gauche » –, largement accepté toutes les reculades sur le plan de la rémunération et du marché de l’emploi avec deux millions de chômeurs comptabilisés en un laps de temps très court. Seuls des secteurs comme le BTP et la restauration ont réellement joué sur le registre de la baisse drastique des salaires, qui plus est par l’emploi d’un personnel clandestin non négligeable.
Pourtant, avec la démographie délirante que connaissent la plupart des pays africains par exemple, on eut pu s’attendre à ce que nos entreprises trouvent là-bas un débouché à leur production. C’est oublier que l’instabilité politique, l’absence d’organisation et d’infrastructures performantes, les problèmes récurrents de développement avec les revenus indigents des populations, rendent impossible l’organisation d’une consommation de masse. A l’inverse, les pays du Nord sont représentatifs de l’essor de la technique, d’infrastructures développées et d’une assez bonne organisation d’ensemble mais marqués, aux yeux des dirigeants, d’effectifs de population trop confidentiels. Il est donc beaucoup plus judicieux pour nos entreprises de faire venir ces populations plutôt que d’attendre qu’un hypothétique développement de leurs pays d’origine permette d’organiser une consommation de masse sur place. D’ailleurs, ce développement tant attendu est en partie empêché par le mode de prédation économique exercé sur ces pays par les Etats développés et leurs multinationales. En bref, on peut dire qu’il s’agit au niveau européen d’un projet de tiers-mondisation techniquement équipée.
L’immigration de masse, devenue folle, est donc une tentative de réponse à la baisse tendancielle du taux de profit, maladie inhérente au capitalisme expliquant les crises, les guerres, la destruction de l’environnement, la déshumanisation. La baisse de qualité s’accorde donc avec le règne de la multitude. Il n’y a que par le nombre délirant des consommateurs potentiels que le profit peut suffisamment s’engranger sur le secteur du marché et de la circulation des marchandises, où règnent l’obsolescence et la falsification.
Néanmoins, cet accroissement de la demande par l’immigration, avec une extension du système de crédit, ne peut que retarder le retour de la crise toujours plus violente. Car cette crise trouve sa source dans la sphère de la production même, du fait du type de rapports sociaux imposés par le système. C’est pourquoi nous sommes désormais plongés dans un état de crise permanente. En effet, la crise est devenue le mode de fonctionnement du système jusqu’à ce que, tôt ou tard, son niveau démentiel aboutisse à des destructions majeures.
III. L’accélération de l’obsolescence de l’Homme : privilégier à des fins économiques la période « jeune adulte » au détriment de l’âge plus avancé.
Allongement de la durée de vie : une belle légende à l’épreuve des faits
Des reportages habilement construits déversés quotidiennement par les chaînes de télévision viennent nous rappeler insidieusement le fardeau économique et social que représente le secteur des soins pour les personnes âgées tant dans une maison de retraite, en service de gériatrie, qu’au domicile si le vieillard peut conserver une relative autonomie. Sur le plan émotionnel, ces reportages produisent de la lassitude chez ceux qui sont encore impliqués dans la production. En effet, inconscients que c’est l’image de leur propre avenir qui leur apparaît, ils ne voient dans cette répétition que l’évidence de personnes âgées dont la charge pour la collectivité irait croissante ! Cette entreprise de désinformation est directement pilotée par les salles de rédaction des médias audiovisuels qui n’ont de cesse de produire de la séparation, que ce soit entre les générations ou entre les sexes, pour toujours plus atomiser la foule.
Ainsi, cette funeste propagande axée sur le prétendu grave problème de vieillissement des populations du Nord, tout particulièrement d’Europe, n’a pas d’autre objectif que de concourir à un renforcement de l’oppression. La belle affaire que de constater le vieillissement de la population, ou plutôt que les individus vivent plus longtemps ! Cette situation s’est établie grâce aux progrès de l’hygiène, à de meilleurs soins tout au long de la vie, à des droits acquis sur le lieu de travail, à une durée du travail régulée, à une prise en charge partielle du temps de cessation d’activité et globalement à certains progrès de la médecine. Mais signalons aussitôt que ces commentaires réitérés médiatiquement sur le « vieillissement » de notre population frisent très souvent le regret qu’il en soit ainsi. Ils laissent même supposer, chez les dirigeants, la tentation de mettre un terme à ce phénomène en rendant de nouveau la vie plus cruelle au plus grand nombre.
Néanmoins, ce constat ne fait que décrire le résultat sanitaire d’une situation socio-économique passée. L’allongement de la vie est la résultante des conditions de vie de celles et de ceux qui sont à la fois nés dans la période antérieure à la falsification générale des conditions de vie et qui ont pu en même temps profiter des progrès de la médecine avec leur relative démocratisation. Par conséquent, il y a fort à parier que nous mesurions un effet conjoncturel, résultat de conditions précises du passé récent, mais non extrapolables à l’avenir.
En effet, les conditions générales de vie ont déjà changé. D’une part, les conditions de vie mortifères imposées par la production marchande moderne où prédominent alimentation et air falsifiés ont contribué à faire exploser numériquement les pathologies sous forme de maladies dégénératives ou de cancers dont les populations du Nord sont accablées. D’autre part, cette nouvelle donne économique induit des scandales sanitaires à répétition, des conditions dégradées de prise en charge des malades, des soins médicaux cohérents de plus en plus réservés aux membres d’une « élite » sociale. Avec des initiatives politiques telles que la loi Touraine en préparation, le plus grand nombre s’apprête à connaître une détérioration de leur état de santé, dès lors que les médecins perdront leur liberté de prescription, qu’un système assurantiel à l’américaine viendra progressivement supplanter notre actuelle protection sociale et que l’offre de soins plafonnera au moment où la population explose. Fermeture d’hôpitaux, fermeture de services d’urgence, de maternités, suppression de postes à l’hôpital public iront dans le sens de délais toujours plus longs d’obtention de rendez-vous de consultation avec des médecins aux connaissances moins performantes et aux formations obtenues dans des pays extra-européens du fait de l’implacable numerus clausus appliqué en France. Des conditions de vie délétères rencontrées plus tôt dans la vie individuelle et le recul de la démocratisation de l’accès à des soins médicaux de qualité – à ce titre le classement des services hospitaliers comme celui des écoles par la presse hebdomadaire en est l’illustration criante – ne manqueront donc pas d’inverser les tendances.
Toujours des jeunes, toujours plus jeunes
Et l’immigration de masse organisée joue pleinement son rôle de dépréciation de la vie dans un tel contexte. Elle confirme que le Pouvoir privilégie la vie de l’individu au niveau de ses premières années, à sa jeunesse, c’est-à-dire au moment où l’adaptation aux nouvelles conditions de production et où l’engouement pour la consommation sont le plus forts. Un âge plus avancé, malgré des disparités culturelles et sociales, est en général caractérisé par le souhait justifié d’un rythme plus paisible en dehors du secteur de la production et par une réticence à la consommation frénétique. C’est son principal inconvénient dans une logique de la marchandise toujours plus dominatrice, et les « vieux » seront moins nombreux dans l’avenir, c’est une certitude, tous les choix de nos modernes gestionnaires y concourent. La surpopulation démentielle d’un même territoire grâce à l’immigration de masse représente bien une plus grande facilité à « modéliser » la population en l’adaptant aux exigences de la rentabilité par un renouvellement précipité des générations. On réduira ainsi progressivement la population âgée pour lui préférer les plus jeunes.
L’oligarchie apprécie et a besoin de ces « jeunes ». Ils représentent l’achèvement anthropologique de l’implacable orientation d’une société qui ne veut voir de sens que dans la consommation de produits standardisés, accueillis sans critique ni réticence. Cela donne une population où aucun filtre éducatif traditionnel ne peut plus s’exercer. Ils correspondent très précisément à l’idéal, inavoué par le Pouvoir, d’un néo-individu en voie d’animalisation rapide, mû par la seule consommation et manipulable à souhait. De plus, l’obsession consommatrice indiscutée et dominatrice oriente résolument la masse vers la barbarie et les comportements délictueux et criminels. La pulsion d’appropriation entretenue opère à la fois sur les objets et sur les êtres, et lorsqu’elle devient délictueuse elle pourra s’exercer à la fois par le vol avec violence mais aussi par le viol. Une certaine criminalité et insécurité au quotidien n’est d’ailleurs pas un obstacle majeur à la circulation des marchandises, les assurances prendront en charge les effets collatéraux avec un financement compensatoire collectif et des points de PIB pourront être obtenus au passage. Argent de la drogue, revenus de la prostitution, vols et destructions de biens nécessitant leur renouvellement, en définitive cela stimule la consommation au moment où l’offre d’emploi réduite n’induit pas les salaires susceptibles de remplir cette fonction. C’est pourquoi on « dorlote » lesdits jeunes « issus de la diversité », en contraignant la police à une forme d’impuissance, dans le contexte d’un laxisme judiciaire organisé et d’un discours médiatique complaisant, même s’ils incendient des véhicules privés qu’ils rêvent eux-mêmes de posséder au plus vite. Cette jeunesse-là est l’exact produit du monde dans lequel on vit car on obtient la jeunesse que l’on mérite. Elle est en quelque sorte enfantée par le système économique et on retrouve d’ailleurs, bien que dans des milieux différents, des caractéristiques psychologiques communes chez les prédateurs financiers et les prédateurs de la rue.
Non, les immigrés ne paient pas nos retraites.
Par ailleurs, aucune raison d’ordre comptable dans le domaine de la dite protection sociale ne peut sincèrement justifier l’immigration massive. Le versement des retraites de la population devenue inactive ne peut justifier l’établissement d’un monde où règne le grouillement des êtres. Nous sommes assommés par cette palinodie incantatoire mensongère sur l’impossibilité du paiement des retraites d’individus toujours plus nombreux et vivant toujours plus longtemps. On lira d’ailleurs avec attention et intérêt les travaux et ouvrages de Bernard Friot qui démontre avec beaucoup de pédagogie l’escroquerie idéologique prétendant à un problème de financement des retraites. Il n’y a pas de problème de financement des retraites autres que celui provoqué par les mesures édictées par le Pouvoir afin de tarir la source de ce financement. D’autre part, la solution à ce faux problème délibérément construit, ne passe certainement pas par l’installation d’individus venus d’ailleurs toujours plus nombreux pour assurer des revenus d’activité plus élevés et un volume de cotisations plus fort. L’installation de ces nouvelles populations coûte terriblement cher à l’ensemble de la collectivité et ce sont plutôt les « autochtones » en activité ou même déjà en retraite qui par la compression de leurs revenus contribuent à financer leur séjour alors qu’ils n’ont pas les moyens de survivre économiquement sur notre territoire. Il convient en effet de pourvoir à leurs besoins en logement, en soins médicaux, éducatifs, en transport, par un fantastique déversement de la manne de la protection sociale dans leur direction, manne qu’ils reçoivent sans être fiscalisés sur ces sommes. Immanquablement, la collectivité s’appauvrit.
La société française s’est enrichie grâce au travail accompli par le peuple français pendant de nombreuses décennies et d’immenses gains de productivité ont été obtenus. Une société plus riche au niveau global doit s’attendre à voir sa population vivre plus longtemps et ce résultat prévisible n’avait rien de désastreux. Si on est tous plus riches, on peut subvenir plus facilement aux besoins des inactifs du fait de l’âge. Ainsi, le surcroît de richesse produite par nos sociétés aurait pu être employé différemment et concourir à faire travailler moins longtemps sans pour autant sombrer dans la consommation débilitante de loisirs. Toutefois, nos dirigeants n’ont pas fait ce choix, craignant en fait par-dessus tout un monde où les individus disposeraient de plus de temps et seraient ainsi à même de les juger et d’intervenir politiquement pour les contrecarrer dans leurs projets.
L’obsolescence de l’homme
Il règne une contradiction immanente dans ce système économique qui prétend améliorer la vie, qui sans cesse diminue le temps de travail nécessaire par sa logique interne, mais qui en même temps ne peut en admettre le résultat s’il allège le fardeau des salariés modernes. Dans ces conditions, on constate que c’est un système nourri de ses propres contradictions devenues visibles puisqu’il pourra tout à la fois produire sciemment du chômage, souhaiter se débarrasser des « vieux » en les mettant autoritairement hors du circuit de production pour imposer des salaires nettement plus bas aux nouveaux arrivants sur le marché du travail, mais simultanément organiser une immigration massive alors que le chômage règne et imposer la retraite à 70 ans alors même que cette immigration a pour principale justification mensongère de payer les retraites de « vieux » devenus trop nombreux. La loi sur l’euthanasie, le « suicide assisté », élégamment intitulée « loi sur la fin de vie », ou loi Leonetti – Claeys, possède cette fonction cynique de rationalisation des effectifs, évidemment au nom de la liberté individuelle et du progrès.
L’amélioration momentanée des conditions de vie après la Seconde guerre mondiale et l’allongement de la vie pourtant très inégal des individus qui s’en est suivi, sont donc cyniquement utilisés pour stigmatiser le vieillissement. Les individus sans scrupules qui dirigent nos sociétés nous imposent de plus en plus une société d’élevage et gèrent nos effectifs comme on gère ceux d’un élevage de poulets de batterie. Cette gestion est définie en fonction d’une demande supposée et avec la continuelle préoccupation de baisser les coûts de production par diminution de la valeur des intrants. On sait à quels désastres sanitaires aboutissent parfois ces élevages. La « rationalisation » poussée à l’extrême de l’élevage des animaux à des fins alimentaires ne pouvait avoir tôt ou tard qu’un évident retentissement sur l’être humain à l’ère de la société de masse. Nous abordons ce stade de la « logique économique » poussée à l’extrême. Nous sommes désormais plongés dans cette logique infâme du profit où les effectifs de population à forte obsolescence deviennent un élément parmi d’autres dans l’élaboration des circuits de production et de consommation. Il faut être aveugle pour ne pas reconnaître dans les sourires glacés du personnel politique devant les caméras autre chose que l’évidence de cette vision dégradée de l’homme des temps nouveaux. Seule la période encore jeune de la vie de l’individu, significative d’un potentiel de consommation et de production suffisant, bien conditionnée par le « tittytainment » défini par le conseiller américain Zbigniew Brzezinski, intéresse les détenteurs de capitaux. Les individus, du fait de l’âge, sortis des circuits de production et de consommation frénétique, deviennent un fardeau et perdent toute justification économique. Encore une fois, l’immigration de masse est un élément majeur de ce choix totalitaire favorisant une inexorable évolution vers des sociétés du type de l’Algérie contemporaine où environ 70 % de la population a moins de trente-cinq ans.
Nos oligarques préfèrent objectivement de jeunes délinquants appartenant à des bandes ethniques, produit de cette immigration insensée, à nos pauvres vieux aux retraites dérisoires pour l’immense majorité et à qui l’aide sociale est le plus souvent déniée. Cette population âgée peut éventuellement dès lors périr, abandonnée et ignorée, au détour d’un été caniculaire tel que celui de 2003.
IV. La destruction de la culture européenne pour produire déracinement et anomie : la lutte des classes aux poubelles de l’Histoire.
La culture française en voie de destruction avancée.
Sans ethnocentrisme particulier – mais il est bien normal de connaître spontanément une réelle empathie pour sa propre culture, en l’occurrence la culture européenne et plus spécifiquement la culture de notre pays – cette dernière présente une richesse considérable alliant recherche de la Beauté et subtilité de l’Intelligence. Les trésors de cette culture pluriséculaire se retrouveront autant dans les arts, l’architecture, la langue, le style, les mœurs, ou encore un certain « goût français ». Nous savons que des « subversifs » simplistes, pleins de ressentiment ou abusés, ont voulu « faire du Passé table rase ». Un certain nombre de traumatismes guerriers du siècle dernier ou une exploitation de classe exacerbée ont sans doute permis des raccourcis primaires assimilant notre culture à la « culture bourgeoise », par définition indigne, répressive et à détruire d’urgence. Certains ont pu se laisser exalter momentanément par cette soif de destruction. Les plus zélés d’entre eux étaient d’ailleurs le plus souvent celles et ceux qui avaient bénéficié au mieux de la transmission de cette « culture bourgeoise », profitant de l’époque désormais révolue où l’école publique assumait encore partiellement son rôle de transmission des connaissances. Ceux qui se sont maintenus dans cette posture au moment où l’École est détruite n’étaient sans doute que des faussaires et des imposteurs, les autres sont sans doute revenus de leur erreur et regardent maintenant avec nostalgie l’époque d’un enracinement culturel qui n’avait rien de « réactionnaire ».
Les individus ou les groupes de sensibilité totalitaire n’ont jamais apprécié la culture et donc le Passé. On retrouve cette disposition dans les régimes totalitaires du XXème siècle où les autodafés et la réécriture de l’Histoire ont été pratiques courantes. Et maintenant que ces régimes ont disparu, cette même détestation pour la culture, pour la langue, pour le Passé se dévoile autant chez les ultra-libéraux, les adeptes fanatiques du Marché et du capitalisme le plus nihiliste que dans les débris du gauchisme libéral-libertaire. Même si à l’évidence, la connaissance de nos biens culturels ne fut jamais que l’apanage d’un petit nombre (encore que jusqu’à un date encore récente l’école publique avait comme par accident permis d’ouvrir cette connaissance à des couches plus larges de la population), il est certain qu’elle était bien là, disponible aux curieux, toujours vivante et accessible grâce au hasard des rencontres et aux circonstances de la vie. Et d’une certaine manière, ses grandes lignes, ses caractéristiques, perfusaient la société, la nourrissaient et gardaient une influence sur les esprits même les plus éloignés de toute expérience directe des plaisirs abondants et divers offerts par la culture nationale et européenne.
Désormais, cette culture est en phase de destruction avancée et ne deviendra bientôt plus qu’un passe-temps pour lettrés et spécialistes divers au sein de cénacles académiques quelque peu fossilisés. La destruction de l’École (à de très rares exceptions institutionnelles) est quasiment achevée, les dirigeants s’y emploient depuis plus de trente ans avec un succès certain et sans rencontrer d’obstacles majeurs. La disparition des langues anciennes au CAPES et dans les collèges est sans doute l’un des derniers avatars de cette volonté d’éradication des dîtes humanités. L’affairisme et le gauchisme communient dans cette exaction, les premiers pour empêcher l’émergence d’esprits libres, les seconds au nom de la lutte contre l’élitisme.
Si l’on pense à la littérature, Paul Valéry dès les années 30 s’inquiétait déjà de la double mort de nos grands auteurs, d’abord du fait de leur propre mort et ensuite du fait de l’absence totale d’un besoin ressenti de leur œuvre dans le monde moderne. Cette œuvre néanmoins existait encore et survivait tant bien que mal dans les manuels scolaires. Désormais, ils connaîtront une troisième mort par relégation organisée dans les poubelles de l’Histoire avec des populations décervelées devenues incapables de les reconnaître tout simplement par absence de maîtrise de la langue. D’autre part, leur disparition programmée par les Ministères de l’Éducation nationale qui se succèdent, tout au long de l’actuel ersatz de scolarité, leur donnera le coup de grâce.
Enracinement et conscience de classe sont directement visés.
La littérature, la poésie, l’Histoire, la philosophie, tous les écrits afférents, avec leur expérience charnelle qui se traduit aussi dans les lignes architecturales ou dans les paysages, sont le dépôt d’une expérience vécue, de pensées, de sentiments, de sensibilités diverses. Elles démontrent que les Hommes n’ont pas toujours pensé ou agi comme on le fait en nos sinistres années et qu’ils n’avaient pas obligatoirement tort, que cela mérite l’examen, la comparaison.
La possibilité d’un tel contact pour l’individu représente dans les faits l’enracinement vanté par Simone Weil où l’importance des racines et de la connaissance de notre Passé sont perçues comme une exigence d’épanouissement et de liberté.
Ce mouvement d’enracinement passe obligatoirement par l’amour de la langue, désormais si malmenée, si pervertie. En effet, il n’est pas de meilleur moyen de faire périr l’esprit, l’intelligence et le pouvoir de comparer qu’en dégradant la langue. L’enracinement culturel s’apparente à une dangereuse voie d’émancipation d’un Présent imposé, et donc d’une potentielle subversion. On comprendra l’activisme de nos dirigeants à contribuer à la destruction de la transmission des connaissances à l’École, à la dénaturation de l’enseignement de l’Histoire, à la substitution d’activités pseudo ludiques aux véritables programmes. Encore une fois, affairistes et gauchistes s’enthousiasmeront à l’idée d’une telle « libération » programmée des générations nouvelles.
Il s’avère que cette culture désormais honnie, loin d’être la « culture bourgeoise » avait aussi cette vertu en dehors de ses plaisirs esthétiques de mener à une certaine forme d’autonomie. Des individus pouvaient faire leur chemin en son sein et dans le domaine des idées parvenir parfois à des concepts proches d’une remise en question des pouvoirs et pourquoi pas à la notion de « lutte des classes ». Voilà bien son tort ! Ce risque même minime doit être banni. De fait, cette action étatique produit objectivement des comportements nouveaux, une sorte de basculement anthropologique, qu’on peut assimiler à une forme de comportement « barbare », globalement dénué de scrupules, de « décence commune ». Ce phénomène avait déjà été bien perçu et décrit en son temps dans un petit ouvrage fort lucide au titre intrigant « L’abîme se repeuple » de Jaime Semprun. L’ouvrage avait d’ailleurs valu à son auteur d’être traité quasiment de « pétainiste » par des commentateurs aux ordres.
L’immigration donne le coup de grâce.
Dès lors, le lecteur pourra se demander quel est le lien avec l’immigration ? Il est semble-t-il évident. Si vous réussissez à installer des effectifs considérables de nouvelles populations aux cultures différentes, peut-être moins immédiatement liées à la notion d’individu, de critique des pouvoirs, et dont de toute façon les urgences se situeront ailleurs, et ne présenteront pas d’intérêt particulier pour notre culture et notre Histoire (ce qui peut se comprendre, c’est un réflexe identitaire normal n’en déplaise à nos universalistes totalitaires), vous êtes sûrs de donner le coup de grâce à cette culture européenne source d’épanouissement et de conflits potentiels. Le retentissement sur les programmes scolaires est quasi immédiat, il devient urgent de les modifier afin de les adapter aux nouvelles populations et la langue elle-même subira une transformation en devenant une sorte de sabir indigeste et mondialiste. C’est la pensée qui reculera, le mot faisant défaut, la connaissance historique étant abolie.
Par la destruction de notre culture et l’évincement de notre Passé dans la mémoire collective en dehors de quelques fêtes d’État bien choisies, l’oligarchie avec la complicité du gauchisme « pacifie le social ». L’immigration de masse devient alors un outil d’acculturation majeur pour faire régresser les esprits dans le maelström multiculturel, c’est-à-dire acculturé, et la certitude de voir refluer la question sociale et la lutte des classes se renforce. Le déracinement s’intensifie, le concept se raréfie, la pensée échoue, la langue s’appauvrit, dans une compétition entre les communautés, sans possibilité de constitution d’un front uni, d’un langage commun qui reste la hantise de la classe possédante : celle de se retrouver un jour front à front avec un peuple français éduqué qui a compris la teneur de sa dépossession et souhaite qu’on lui rende des comptes. En définitive, et l’expérience récente nous le prouve : plus il y a d’immigration, de tensions communautaires, de revendications religieuses venant d’ailleurs, de compétition dans le victimisme, moins il y a de grèves et de critique sociale radicale. La « guerre de tous contre tous » l’emporte et le front classe contre classe, hantise de l’oligarchie, reflue dans l’anomie.
L’organisation d’une immigration de masse présente d’innombrables avantages pour le Pouvoir et seulement pour lui, les quelques aspects abordés dans ce texte ne prétendent pas à l’exhaustivité, ils ne sont que des indices vers une compréhension du phénomène afin, espérons-le, d’aider à libérer les esprits et à initier le retour de la critique sociale. Critiquer radicalement l’immigration et sa teneur politique, c’est reprendre le flambeau de la critique sociale initiée par le mouvement ouvrier au XIXème siècle. En dehors de quelques millions de Français « fascisés » par le système politico-médiatique, tout le monde est favorable à l’immigration. C’est le cas, et pour cause, de nos oligarques, mais aussi malheureusement de l’immense majorité des Français soumis au conditionnement. Leur apathie sur ce point central relève d’ailleurs de leur passivité politique et sociale d’ensemble, rencontrée en tout domaine. Nous n’avons pas d’illusions particulières sur une prompte conscientisation du plus grand nombre. Néanmoins, nous n’avons pas d’autre choix que résister et tenter au moins par des textes et des réflexions de clarifier le confusionnisme ambiant sur cet aspect du nouveau totalitarisme qui s’installe. Le présent texte se place délibérément au-delà de tout pessimisme ou optimisme.
Patrick Visconti
Article initialement paru dans le numéro 71 de la revue Rébellion.