Extinction Rebellion est une secte

Ils sont encore faibles, mais les signaux se multiplient à l’encontre de l’alarmisme climatique, notamment avec les défections qui s’accélèrent. Après Michael Schellenberger, célèbre environnementaliste américain, puis Steven Koonin, membre de l’académie américaine des Sciences et ancien conseiller de Barack Obama, c’est au tour de Zion Lights, l’ancienne porte-parole d’Extinction Rebellion, de parler enfin tout haut.

Nouvelle venue parmi les organisations écologistes, Extinction Rebellion s’est très vite faite un nom par l’extrémisme de ses revendications et par ses actions coup de poing. Principalement active au Royaume-Uni, l’organisation a aussi fait parler d’elle dans d’autres pays, comme en France où, en octobre 2019, elle a bloqué la place du Châtelet, à Paris, pendant plusieurs heures.

En tant que porte-parole, Lights était chargée d’expliquer aux médias des exigences assez faciles à résumer : tout, tout de suite. On la retrouve notamment invitée en 2019 sur le plateau d’un célèbre journaliste de la BBC, Andrew Neil. Une fois n’est pas coutume, l’interview est sans complaisance avec les déclarations fantaisistes d’Extinction Rebellion telles que celle prétendant stopper l’usage des énergies fossiles dès 2025 ou celle sur les « milliards de personnes » censées mourir des effets de la catastrophe climatique les prochaines années. Lors de cette interview, les propos de la porte-parole sont proprement hallucinants. « Je ne suis pas là pour proposer des solutions », va-t-elle jusqu’à dire. Et le reste est à l’avenant.

Aujourd’hui que Lights s’est libérée de ce qu’elle décrit comme une emprise, on ne peut plus regarder son interview avec la même consternation. Ses révélations montrent combien elle souffrait intérieurement, à la fois lors de cet épisode médiatique calamiteux et tandis qu’elle vivait de plus en plus mal le décalage croissant entre ses convictions environnementales réfléchies (telles que la défense du nucléaire comme moyen de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre des énergies fossiles) et le fanatisme des dirigeants de son organisation. Les tiraillements décrits rappellent en tous points ceux vécus par Patrick Moore, ce cofondateur de Greenpeace qui s’en est progressivement détaché jusqu’à en devenir un farouche adversaire.

Ce que dénonce Lights n’est pas seulement une stratégie de communication non scientifique, ou trop tournée vers l’émotion — comme lorsqu’il lui était conseillé de pleurer à la télévision pour susciter l’émotion chez les téléspectateurs. Le problème tient avant tout au fonctionnement sectaire de l’organisation. « On nous disait de méditer pour nous relier à une puissance supérieure, et ensuite d’échanger nos ressentis, » raconte-t-elle. Roger Hallam, le dirigeant historique du mouvement qui se présente lui-même comme un « prophète », rassemble selon elle tous les attributs d’un gourou. « Les journalistes m’interrogeaient souvent pour savoir si Extinction Rebellion était une secte. Je répondais que non, alors qu’en réalité c’en est une. »

Les mécanismes décrits par Lights ne laissent guère de doute sur la pertinence de ce qualificatif. L’axe unique de la doctrine d’Extinction Rebellion est un millénarisme climatique virulent, qui mobilise ses adeptes par la culpabilisation. Vous consommez du pétrole, donc vous réchauffez la planète, donc vous devez vous repentir, et c’est Extinction Rebellion qui vous donnera les moyens de le faire. L’organisation cherche moins à recruter de nouveaux adeptes qu’à fanatiser ceux dont elle dispose.

Le suprême devoir d’un membre ? Se faire arrêter par la police. « Si vous n’êtes pas en prison, affirme Hallam, c’est que vous n’êtes pas en résistance. »

Lights n’est pas le premier poids lourd à avoir claqué la porte. La propre fille de Hallam a fait de même dès 2019, un an seulement après le lancement du mouvement. L’événement passe alors inaperçu d’autant plus facilement que, la même année, Extinction Rebellion se voit adoubée par de grands titres de presse tels que Le Monde ou le Guardian.

Un gros renfort est aussi apporté par des centaines de chercheurs qui, dans une tribune publiée pour soutenir l’une des « grèves du climat » de Greta Thunberg, affirment « comprendre un mouvement de désobéissance civile comme Extinction Rebellion, dont la radicalité relève du réflexe de survie. »

Si l’écologisme n’avait pas tous les droits, une telle tribune aurait sans doute suscité l’intervention de la justice. En effet, tel qu’il était formulé l’appel à la grève était illégal, et l’appel à la désobéissance civile est d’autant plus passible de poursuites qu’il émane de fonctionnaires de l’État. L’indulgence des autorités a privé nos vaillants rebelles de la joie de devenir de véritables résistants au sens de Hallam. On ignore s’ils en ont été déçus, du moins n’en ont-ils sans doute pas été surpris outre mesure.

En cautionnant sur le plan « académique » Extinction Rebellion, ces chercheurs l’ont installée dans le rôle de « méchant flic du climat », désormais partenaire inséparable des « gentils flics » plus présentables tels que le GIEC. Il s’agit d’un tournant : à présent, entre le GIEC et une secte écologiste intégriste, la différence « académique » n’est plus de nature mais seulement de degré.

Affaiblie par divers revers, notamment une déclaration équivoque de son fondateur sur la Shoah, Extinction Rebellion s’est mise en sommeil il y a quelques semaines. C’est hélas une victoire à la Pyrrhus. Évincé de son propre mouvement, Hallam en a simplement créé un autre, Just Stop Oil. Les tableaux de maîtres aspergés de jus de tomate, c’est aux activistes de cette nouvelle organisation qu’on le doit.

Aux dernières nouvelles, les chercheurs de l’appel en faveur d’Extinction Rebellion n’ont pas manifesté de soutien à Just Stop Oil. Est-ce une simple question de temps ? Quoi qu’il en soit, on attendra sûrement bien plus longtemps encore que ces chercheurs réagissent avec honnêteté et humilité aux révélations de Zion Lights.

(Article paru dans Valeurs Actuelles du 2 février 2023)

Source : Les signaux se multiplient à l’encontre de l’alarmisme climatique


Mis en lumière par la publicité médiatique accordée à leurs actions aussi nuisibles que dérisoires (blocage du trafic autoroutier, saccage de musées), les activistes « climatiques » d’Extinction Rebellion, de Just Stop Oil, de Dernière Rénovation, etc., sont essentiellement financés par les grandes fortunes du… pétrole. Leur principal pourvoyeur de fonds, le Climate Emergency Found a été créé en 2019 par Aileen Getty, richissime héritière du magnat américain du pétrole J. Paul Getty (Getty Oil) et leur assistance juridique est assurée par Equation Campaign, une émanation de la Fondation Rockefeller, animée par deux membres du clan, à savoir Rebecca Rockefeller Lambert et son cousin Peter Gill Case.

Source : Faits & Documents décembre 2022

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