L’huile de Palme : l’huile qui fait vraiment tache….
Avec 50 millions de tonnes produites chaque année, l’huile de palme, obtenue à partir du fruit du palmier, a conquis les industriels de l’agroalimentaire. Quatre fois moins chère que le beurre, cette matière grasse est désormais présente dans un aliment industriel sur deux, mais aussi dans certains produits ménagers et cosmétiques. Chaque Français en absorberait, sans le savoir, presque 2 kilos par an. Une consommation en hausse qui n’est pas sans conséquences pour la santé, comme l’affirme, en 2010, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). « L’huile de palme, parce que ses teneurs en acide gras palmitique sont élevées, expose à un risque de maladie cardio-vasculaire quand elle est surconsommée », explique Irène Margaritis, chef d’unité risques et Nutrition.
Si les industriels hexagonaux évoluent, à l’autre bout du globe, la situation est de plus en plus critique. L’Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, assure 50 % de l’approvisionnement de la planète. Toutes les minutes, l’équivalent de six terrains de football de forêts millénaires disparaît pour laisser place à la monoculture du palmier.
Ces dernières années, des millions d’hectares de forêts et de tourbières ont été détruits pour la culture du palmier à huile, aux dépens de la biodiversité, du climat et des populations locales. D’après une étude publiée ce mois-ci, plus de 100 000 personnes sont mortes prématurément rien qu’en 2015 en Asie du Sud-Est à cause des fumées toxiques liées à la déforestation. Les feux de forêts, un fléau gigantesque.