Plus de huit cents survivants ou proches des victimes du 11-Septembre portent plainte contre l’Arabie saoudite
De quoi mettre Donald Trump dans un bel embarras.
Plus de 800 proches de disparus ou survivants du 11 septembre 2001 ont porté plainte contre l’Arabie saoudite. Un droit qu’ils ont très récemment obtenu grâce à une loi passée en fin d’année dernière, comme le révèle Buzzfeed.
Cette loi, appelée Justice Against Sponsors of Terrorism Act (Jasta), donne aux victimes ou aux proches le droit de porter plainte contre un État accusé d’avoir aidé des terroristes. Elle avait été abrogée par Obama grâce à son droit de veto. Le président avait affirmé que le décret en question n’améliorait «pas la sécurité des Américains face à des attaques terroristes», mais aussi qu’elle amoindrissait «les intérêts essentiels des Etats Unis». Le Congrès avait néanmoins décidé d’outrepasser ce droit de veto.
Ainsi, les 800 signataires ont fait paraître un document où sont notés les noms de tous leurs proches et de tous les survivants qui portent également plainte contre le pays de la péninsule arabe. Ce dernier est accusé d’avoir su qu’au moins trois des terroristes ayant pris part au 11-Septembre faisaient partie d’al-Qaida, d’avoir gardé cette information secrète, d’avoir financé l’organisation terroriste en question et, enfin, d’avoir eu une relation privilégiée avec Ben Laden.
Double visage
Le document fait presque 200 pages (dont 135 pages de noms), et il y est notamment inscrit :
«L’Arabie saoudite était double. Elle a présenté une face publique aux États-Unis et aux autres pays d’Occident, en affirmant qu’elle luttait contre al-Qaida et le terrorisme, tandis que dans le même temps, comme il est ici détaillé, les acteurs du gouvernements saoudiens ont offert à al-Qaida un support et des ressources matérielles. […] Ainsi, l’Arabie saoudite est, selon les plaignants, responsable des blessures et des morts de l’attaque du 11-Septembre.»
Vous pouvez cliquer ici pour accéder à la totalité du document.
De son côté, l’Arabie saoudite a demandé à Trump de revenir sur cette loi. Proche de Mohammed ben Salmane, le vice-prince héritier du royaume qu’il a reçu la semaine dernière, Trump avait pourtant vivement critiqué le veto d’Obama contre la loi Jasta, disant que son prédécesseur était «honteux» et affirmant que cela resterait comme «l’un des plus gros points faibles de sa présidence».
Comme on le rappelait ici, la Trump Organization possède au moins huit sociétés en Arabie saoudite. Si cette dernière, les Émirats Arabes Unis et l’Égypte ont fourni 18 des 19 pirates de l’air responsables des attentats du 11-Septembre, aucun de ces États ne fait partie du «muslim ban» règlementant l’arrivée de migrants aux États-Unis.
Dans la même semaine, on apprend que la demande de l’Iran de dégeler les fonds iraniens, gérés par la chambre de compensation Clearstream, a été rejetée. Ces fonds doivent servir à indemniser les victimes du 11-septembre puisqu’en 2012, un juge américain avait ordonné à l’Iran de verser 2 milliards de dollars aux victimes et 5 milliards de dollars de dommages et intérêts pour avoir soutenu al-Qaïda.