Sainte-Soline : Le Monde apporte la preuve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir

 

Ce sont malgré tout les images de la fourgonnette en feu qui feront le tour des médias et qui choqueront le grand public.

Traduction : les écolos sont des fous, des dangers pour la République, pour l’ordre, pour nous tous. Or, s’il y avait effectivement des radicaux dans le tas, la manif était, comme toutes les 9 manifs anti-retraite, pacifique. La technique du gouvernement, c’est de faire monter les tensions, au besoin en provoquant le chaos, la résistance, et donc la violence de la répression. Technique des représailles préventives, qui marche toujours, surtout si on choisit soi-même les images à montrer au peuple spectateur.

 

 

La répression meurtrière d’un gouvernement en perdition

Le problème, c’est que cette extrême violence des FDO a conduit deux personnes à l’article de la mort, dont une est peut-être déjà décédée depuis le 28 mars, sans confirmation officielle. Vu l’ampleur de l’émotion sur les RS, le gouvernement affirme que tout a été fait pour protéger les manifestants, ce qui est évidemment un mensonge grossier. De plus, les deux blessés, plongés dans le coma, n’ont été soignés que très tardivement, le SAMU n’ayant pu arriver à temps. Pourquoi ? C’est là où Le Monde intervient avec un enregistrement que prouve que l’unité d’urgence a été empêchée d’intervenir par le pouvoir politique.

Que ça passe par le préfet ou le ministre (de l’Intérieur) n’est pas le problème : ordre a été donné de bloquer les premiers soins. Cela rappelle, toutes proportions gardées, l’ordre qui a été donné de ne pas intervenir au Bataclan pour les soldats de Sentinelle qui étaient à côté de la tuerie. Voici deux extraits de cet enregistrement qui mettent Darmanin et la doctrine actuelle du maintient de l’ordre en PLS.

Le SAMU : Allô, oui le SAMU, bonjour.

Le médecin : Oui, c’est vous que j’ai eu tout à l’heure au téléphone ?

Le SAMU : Oui.

Le médecin : Super. Vous en êtes où, là, de la plus grosse urgence absolue de ce que j’ai comme impression, moi, de loin ?

Le SAMU : Alors déjà, le problème, c’est que vous n’êtes pas sur place, donc c’est un peu compliqué. On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre.

Le médecin : O.K., est-ce que… Alors moi je suis avec des observateurs de la Ligue des droits de l’homme qui disent que leurs observateurs sur place disent que c’est calme depuis trente minutes et qu’il est possible d’intervenir ?

Le SAMU : Je suis d’accord avec vous, vous n’êtes pas le premier à nous le dire. Le problème, c’est que c’est à l’appréciation des forces de l’ordre dès qu’on est sous un commandement, qui n’est pas nous.

Sur place, il y a des médecins militaires, mais ils ne s’occupent curieusement que des blessés parmi les FDO. Le médecin appelant, qui est sur place, s’inquiète, car il a déjà un cas très grave sur les bras. Le SAMU révèle alors qu’il est bloqué, mais pas par les manifestants, ce qui sera la thèse officielle. Le SAMU est contacté par une représentante de la LDH, qui est aussi sur place.

L’avocate de la LDH, Chloé Saynac : Vous avez interdiction d’intervenir ? Vous confirmez que vous avez interdiction d’intervenir ?

Le SAMU : On n’a pas l’autorisation d’envoyer des secours sur place, parce que c’est considéré comme étant dangereux sur place.

L’avocate : Et si vous n’y allez pas, ce ne serait pas une non-assistance à personne en danger ?

Le SAMU : Nous devons avoir nos secours en sécurité également, malheureusement on n’a pas l’autorisation de les envoyer comme ça.

L’avocate : Vous n’avez pas l’autorisation des forces de l’ordre ? Ou de ?

Le SAMU : On n’a pas l’autorisation de toutes les institutions sur place, pour l’instant, on est sous leur commandement.

L’avocate : Quelles institutions du coup ? On a besoin d’analyser très clairement parce qu’il y a quelqu’un qui peut décéder, donc pour que les responsabilités soient établies on a besoin de savoir.

Le SAMU : On fait au mieux, mais malheureusement, il y a pas de possibilité d’envoyer…

L’avocate  : Qui interdit l’accès à ces personnes en danger grave, vital ?

Le médecin : Et donc vous confirmez que c’est la préfecture qui a interdit l’accès ? C’est ça, en fait ?

Le SAMU : Non, c’est pas la préfecture qui interdit l’accès, je vous dis que c’est le commandement sur place.

Quand Mélenchon dit « la police tue », c’est évidemment exagéré, c’est un discours destiné à sa base « ACAB ». Mais la police, aujourd’hui, fait un usage immodéré de la violence, et cela peut tuer, surtout si les secours d’urgence sont bloqués, comme à Sainte-Soline. On peut donc dire, la décision étant politique, que le gouvernement peut tout à fait tuer, dans ce cas.

Le SAMU 79, dans la nasse, semble se laver les mains avec ce communiqué :

La justice fera son travail et nous nous mettrons à leur disposition pour leur donner l’ensemble des informations nécessaires comme nous le faisons dans chaque enquête. Sachez quand même qu’envoyer une ambulance en zone d’affrontements (appelée zone d’exclusion) avec de l’oxygène n’est pas recommandé avec le risque d’explosion : o2+gaz (combustible) + source de chaleur (engins explosifs) ne font pas bon ménage ! Au vu de la situation, nous avons pris le risque de l’envoyer sous protection pour prendre en charge les victimes….

Le pouvoir est dans la nasse.

Laurent Bigot, ancien sous-préfet :
« Il n’y a plus de maintien de l’ordre en France »

 

Source : Sainte-Soline : Le Monde apporte la preuve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir – Egalite et Réconciliation

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