Si le vin était de l’eau, sa consommation serait interdite !

Si le vin était de l’eau, sa consommation serait interdite. Pourquoi ? Les résidus de pesticides ne sont pas règlementés dans le vin non bio et les teneurs qu’on y retrouve dépassent les seuils autorisés dans l’eau potable. Et de loin. Le vin non bio contient en moyenne 300 fois plus de pesticides.Tout commence avec le raisin

Avant le vin, il y a le raisin. C’est là que commencent les traitements. Pour s’en faire une idée, il faut savoir que les vignes occupent 755 000 hectares en France (dont 64 000 en bio) soit environ 3% de la surface agricole (1). Mais elles utilisent environ 15% en valeur et 20% en volume des pesticides épandus, soit 65 000 tonnes par an (2). Fongicides surtout, insecticides, herbicides, etc.Ces produits, déposés sur les raisins, finissent en grande partie dans la cuve. En 2013, Que Choisir a analysé 92 vins et 100% d’entre eux contenaient des pesticides. Résultats de l’étude : le vin recèle en moyenne 300 fois plus de pesticides que l’eau potable. Beaucoup d’échantillons mélangeaient 9 ou 10 molécules différentes, un bordeaux de marque connue en contenait 14 dont une interdite en France. Dans un autre bordeaux, on trouvait un pesticide avec une teneur 3364 fois plus élevée que la norme appliquée à l’eau potable.
Une étude antérieure parvenait à un résultat plus alarmant encore : un autre résidu de pesticide équivalait à 5800 fois la norme autorisée dans l’eau potable ! (3) Ce n’est pas illégal car aucune norme ne limite la teneur du vin en pesticides. 

 Des sulfites et des métaux lourds

Après la vigne, la cuve. L’oenologue ajoute de nouveaux produits pour la vinification. Une soixantaine d’additifs sont autorisés. Et surtout des produits chimiques :

polyvinylpolypirrolidone, ferrocyanure de potassium, carboxyméthylcellulose… La liste exhaustive, trop longue pour être reproduite ici, est accessible sur le site de la Commission européenne. Aucun de ces produits ne figure sur la bouteille. Bruxelles a déjà beaucoup peiné à imposer la mention des sulfites (additifs technologiques et dérivés du soufre) sur l’étiquette. Il a fallu que l’Agence nationale de sécurité sanitaire ( ANSES ) en France signale en 2011 un dépassement des doses journalières admissibles pour 3% des français, à cause du vin, avant que la situation évolue. L’ANSES signalait des risques toxicologiques – allergiques notamment- et recommandait de réduire les doses de sulfites.Ce n’est pas tout : on trouve encore dans ce breuvage des métaux lourds à des niveaux dangereux pour la santé. C’est la revue scientifique en ligne Chemistry Central qui l’a révélé fin 2008.

Il ne faut donc pas s’étonner que ce cocktail chimique détonant qu’est le vin, même consommé à dose raisonnable, soit accusé d’être cancérigène par l’Institut national du cancer ! (4)

Et le vin bio ? Quelle différence ? 

Elle commence à la vigne. Aucun pesticide de synthèse n’est autorisé. Pour prévenir le mildiou, principale maladie, les vignerons utilisent du cuivre à des doses réglementées. Pour prévenir l’oïdium, ils utilisent du soufre. Avec précaution car le vin bio est plus exigeant sur la teneur maximale en sulfites. Beaucoup ont recours aux huiles essentielles de plantes. Pour lutter contre les insectes nuisibles, une population de prédateurs est entretenue dans la vigne. L’essentiel du travail consiste à prendre soin du sol et des ceps ( pieds de vignes ) afin de leur assurer une bonne santé.

Une étude menée en 2005 sur six vins bio n’avait révélé de traces de pesticides que dans l’un d’eux (3). Que Choisir a également analysé dix vins bio. Ils n’étaient pas épargnés par les pesticides mais à des doses à peine décelables, ce qui laisse supposer une contamination. En effet, une contamination accidentelle est possible dans des vignobles où les parcelles bio sont proches de parcelles conventionnelles mais les teneurs retrouvées ne sont pas comparables.

Le raisin bio est transformé en vin bio selon un cahier des charges européen adopté en 2012Il autorise une quarantaine d’additifs, la plupart sont des produits non toxiques. Ceux dont il est possible de se passer ont été éliminés.

Des vignerons vont même au-delà des exigences de ce cahier des charges. Ils produisent des vins en biodynamie et des vins  » nature  » exclusivement à partir du raisin mûr, sans ajout à la cuve. La fermentation est plus complexe à réussir et la conservation plus délicate mais la contrepartie est un goût non standardisé qui séduit les amateurs de vins.

via Si le vin était de l’eau, sa consommation serait interdite ! | Le Blog de la Résistance

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