Un Gilet jaune condamné à six mois ferme pour organisation d’une manifestation illégale
Un Gilet jaune a été condamné à de la prison ferme pour son activité sur Facebook – il avait notamment appelé à rejoindre le blocage d’une raffinerie. Il écope de six mois d’incarcération pour organisation d’une manifestation non autorisée.
Six mois de prison ferme : c’est la peine à laquelle a été condamné le 8 janvier Hedi, un homme de 28 ans, pour «organisation d’une manifestation illégale» après «analyse de son profil Facebook, de ses vidéos et des publications qu’il a partagées», selon le journal La Dépêche.
Très actif au sein du mouvement des Gilets jaunes depuis son démarrage le 17 novembre, ce manutentionnaire se présentait souvent comme «journaliste», filmant durant des heures sur les ronds-points et n’hésitant pas à diffuser en direct la plupart des actions. Très impliqué, il avait fini par acquérir une «certaine notoriété» dans la région de Narbonne, comme l’a rappelé le président du tribunal, Philippe Romanello.
Le 2 janvier, Hedi a lancé un appel au blocage de la raffinerie de Port-La Nouvelle sur les réseaux sociaux. Le lendemain matin, il est arrêté par les gendarmes sur place. «[Le message en question, sur Facebook] donne l’impression que vous êtes au centre de l’information […] « Il faut tenir face au CRS », ça veut dire quoi ? Vous pouvez concevoir que ce message soit ambigu ?», lui a demandé le président du tribunal. «Je partage tout ce qui a trait aux Gilets jaunes», a expliqué le jeune homme pour justifier certains de ses posts. «J’ai été happé par ce mouvement», a-t-il dit également. Craignant la décision des magistrats, le jeune homme a exprimé des regrets devant le tribunal, selon La Dépêche.
La procureure a requis deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis et une interdiction de participer à une manifestation sur la voie publique pendant trois ans.
Le tribunal a finalement condamné l’ouvrier à six mois de prison ferme et notifié au jeune homme cette l’interdiction susmentionnée. Son maintien en détention n’a toutefois pas été ordonné. «Il pourrait donc obtenir une peine aménageable auprès du juge des libertés et de la détention», explique La Dépêche.