Idleb : Paris affirme avoir un «indice» d’un usage d’arme chimique… malgré les précédents démentis
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a affirmé avoir «un indice de l’usage de l’arme chimique dans la zone d’Idleb», précisant cependant ne pas avoir procédé, pour l’heure, à une «vérification».
La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a affirmé ce 28 mai disposer d’un «indice de l’usage de l’arme chimique dans la zone d’Idleb», sans pour autant avoir de «vérification». Devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le chef de la diplomatie française a cependant tempéré ses propos, déclarant en préambule : «Nous sommes prudents parce que nous considérons que l’usage de l’arme chimique doit être avéré et doit être létal pour que nous puissions à ce moment-là réagir.»
Ces déclarations ont été faites une semaine après celles de Washington qui a assuré disposer d’«indications» selon lesquelles «le régime de Bachar el-Assad» serait responsable d’une «attaque présumée au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai». Un communiqué concomitant avec celui, cité par l’AFP, qui a été diffusé par l’organe de propagande du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) (dominé par le Front al-Nosra, ex-branche syrienne d’al-Qaïda), qui a également accusé le 19 mai les forces gouvernementales syriennes d’avoir lancé une attaque au chlore contre ses combattants dans le nord de la province côtière de Lattaquié, au nord-ouest du pays.
L’armée syrienne a démenti dès le 19 mai l’information, affirmant qu’il s’agissait d’une affaire «fabriquée», selon une source militaire citée par le quotidien syrien al-Watan.
Même le groupe de secouristes autoproclamés Casques Blancs (qui opère exclusivement dans des zones contrôlées par des djihadistes et est accusé par Damas et Moscou de collaborer avec les terroristes et de mettre en scène des attaques chimiques), a affirmé à l’AFP ne disposer «pour l’instant d’aucune information sur cette attaque».
Principale source utilisée par les agences occidentales sur le conflit syrien, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), habituellement prompt à pointer la responsabilité de Damas, a affirmé de son côté ce 22 mai n’avoir aucune information sur ces prétendues attaques. «Nous n’avons documenté aucune attaque chimique dans les montagnes de Lattaquié», a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Selon lui, seuls les djihadistes étaient présents dans le secteur de l’attaque présumée. «Il n’y avait pas de civils dans la région», a-t-il assuré.