Australie : les « frigos intelligents » sont les espions de demain

C’est une tendance que l’on constate en Australie : l’utilisation des caméras « embarquées » dans les réfrigérateurs pour combattre la criminalité y est envisagée, la technique étant proposée pour améliorer l’arsenal de la police déjà équipée de drones et de possibilités de suivre les suspects par GPS. Dans le dispositif de l’« Internet des choses » (IoT) les frigos intelligents pourraient bien constituer les prochains espions au cœur de nos foyers.

 

Le mécanisme est simple : ces réfrigérateurs sont équipés de webcams qui permettent à leurs propriétaires de visionner leur contenu par le biais d’une appli de Smartphone, de manière à optimiser leurs courses.

Si la police de Queensland, au nord-est de l’Australie, se moque pas mal de savoir si un suspect a pensé à racheter de la bière ou des épinards, elle ne cache pas sa volonté d’utiliser la technologie présente dans le frigo pour en faire des dispositifs d’écoute. Le commissaire Ian Stewart a fait cette proposition lors d’une audition parlementaire où il plaidait pour des pouvoirs accrus au bénéfice de la police pour combattre le terrorisme pendant un attentat et pendant ces suites immédiates. Selon son idée, la police pourrait déclencher à distance les outils de surveillance en utilisant la domotique en cas d’urgence déclarée.

 

De la domotique à l’espionnage domestique : la société de surveillance veut entrer dans nos foyers

Bien sûr, le policier verrait bien cette autorisation utilisée pour d’autres moyens de surveillance, tels les systèmes de contrôle vidéo en réseau fermé installés par les particuliers. Les réseaux « fermés » ne l’étant pas autant qu’on pourrait le croire…

C’est une tendance mondiale mise en évidence par le Forum économique mondial : l’article publié sur le site des globalistes de Davos souligne ainsi que Donald Trump a d’ores et déjà fait désactiver des lois de respect de la vie privée sur Internet aux États-Unis, puisque les fournisseur d’accès Internet ont aujourd’hui la possibilité de récupérer, partager et vendre les données personnelles sans l’accord de leurs clients. Mais la NSA n’avait pas attendu l’arrivée du nouveau président pour ouvrir illégalement ses grandes oreilles…

 

Les nouveaux espions seront nos frigos, nos téléviseurs, nos consoles de jeux

Dans une même logique, le Royaume-Uni a obligé des messageries comme Messenger et WhatsApp à ne plus crypter leurs données, regrette weforum.org.

Aux États-Unis, le directeur national du renseignement avait déclaré en 2016 que les forces de l’ordre pourraient bien utiliser d’autres objets de l’IoT comme des consoles de jeux, des téléviseurs, des enceinte Bluetooth et des logiciels de voitures connectées pour faciliter l’espionnage à l’encontre des citoyens.

Comment assurer que cette surveillance, déjà contestable, de la part des pouvoirs publics, ne tombe pas entre les mains de pirates et de criminels ? C’est la question que pose pour finir l’article du Forum économique mondial, notant qu’aujourd’hui tout peut être piraté, depuis les dispositifs médicaux connectés jusqu’aux réseaux de fourniture d’électricité.

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