Comment un réseau VTC exploitait plus d’une centaine de chauffeurs sans-papiers

Les merveilles de l’uberisation de la société…

Un vaste réseau d’exploitation de travailleurs VTC non déclarés, pour la plupart sans-papiers vient d’être démantelé dans les Hauts de Seine.

L’information est tombée depuis le parquet de Nanterre : cinq personnes soupçonnées d’avoir mis en place ce réseau de VTC ont été mises en examen puis écrouées. Elles sont notamment accusées « d’aide au séjour irrégulier, blanchiment, exécution d’un travail dissimulé, recel, traite des êtres humains commise à l’égard de plusieurs personnes, faux en écriture, faux et usage de faux documents administratifs et abus de biens sociaux », le tout en « bande organisée ».

Leur situation précaire les forçait à obéir

Les cinq hommes avaient monté deux sociétés grâce auxquelles ils employaient une centaine de chauffeurs. Pour la plupart des victimes, il s’agissait de sans-papiers ou d’individus en situation d’extrême précarité. Ceux-ci étaient forcés à travailler « avec des horaires très larges sous la pression de leurs employeurs ». À cause de leur situation irrégulière, les travailleurs se retrouvaient donc contraints d’accepter la situation afin de survivre.

Pour des revenus misérables

Les cinq hommes n’ont par ailleurs pas hésité à s’accaparer la majorité des revenus générés par ces activités. En effet, les travailleurs ne touchaient « qu’une infime partie des prestations effectuées ». Le parquet ajoute d’ailleurs que « les premières investigations ont démontré le caractère particulièrement lucratif de ce trafic, générant des mouvements financiers à hauteur de centaines de milliers d’euros ».

Un butin estimé à 195.000€ saisi

195.000€, c’est la somme colossale saisie par le parquet. Outre l’argent liquide, ils ont aussi mis la main sur plusieurs voitures de luxe. Afin de procéder à leur trafic, les deux sociétés possédaient par ailleurs une cinquantaine de véhicules destinés au travail. D’après les enquêteurs, cette affaire devait exister depuis « au moins deux ans » ; on peut facilement imaginer qu’énormément d’argent généré durant cette période a déjà été dépensé…

Avec l’aide de Uber et compagnie

Toute cette affaire n’aurait certainement pas été possible sans le concours involontaire de diverses applications de VTC. En effet, les trafiquants utilisaient toutes sortes d’applications pour trouver des clients : Uber, Kapten, Bolt, ou Heetch. De quoi s’interroger pour les usagers de ce genre de services… On se souvient que les chauffeurs de VTC, eux-mêmes avaient appelé à boycotter Uber, accusé de favoriser de très faibles rémunérations et très critiqué pour ses méthodes.

Une façon de travailler Made in Macron

Importée des Etats-Unis, ce genre d’activité n’a donc pas forcément besoin d’être pratiqué de façon illégale pour conduire à une exploitation et à une misère sociale. En France, Emmanuel Macron est pour beaucoup dans « l’uberisation » de la société… On se souvient en effet de la loi qui porte son nom, instaurée lorsqu’il était ministre de l’économie de François Hollande. Uber a d’ailleurs été dénoncé et interdit dans plusieurs endroits dans le monde. C’est le cas de l’Italie, l’Allemagne ou encore de la ville de Londres. En France, malgré les protestations des taxis et de la face cachée de cette profession, le Président de la République s’est toujours montré favorable à ce procédé. Face à médiapart, il affirmait même qu’il valait mieux « travailler 60 ou 70 heures pour toucher le SMIC » que « dealer ou tenir les murs ». Avec un tel discours, nul doute que la France est toujours plus En Marche vers le « progressisme »…

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via Comment un réseau VTC exploitait plus d’une centaine de chauffeurs sans-papiers

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