Egypte. Présidentielle : Al Sissi met tous les candidats hors jeu, par Karim Zeidane

Des nouvelles du “printemps arabe”

Source : Le 360 Afrique, Karim Zeidane, 25-01-2018

La démocratie égyptienne a ses propres règles. Presque tous les candidats à l’élection présidentielle de mars prochain ont été écartés ou poussés à renoncer pour laisser la voie libre au président en exercice Abdel Fettah al-Sissi.

Pourtant, il y a une semaine, 4 personnes avaient annoncé leur candidature à la magistrature suprême égyptienne. Mais un à un, ils ont été écartés pour assurer au “rais” une réélection à la soviétique et en un seul tour.

Pour rappel, en 2014, il a été élu avec 96,9% des suffrages validés. Il aurait confié au président français d’alors, François Hollande qu’il est «pour la démocratie, mais pas pour l’instant».

Il est certain qu’après 4 ans de pouvoir, les Egyptiens devront encore patienter pour la démocratie, vu la manière dont tous les candidats ont été écartés.

Ce fut d’abord le cas du candidat à même de lui poser le plus de problèmes, le dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak, Ahmed Chafiq. Au lendemain de l’annonce de son intention de briguer la magistrature suprême, il a été expulsé des Emirats arabes unis où il vivait en exil. Ceuilli par les autorités une fois arrivé au pays, il a été mis au frais pendant 24 heures. A l’issue de cette disparition, il a fini par renoncer à sa candidature.

Ce fut ensuite au tour du colonel Ahmed Konsowa de subir le même sort. Après avoir annoncé sa candidature en novembre dernier, il a été interpellé et condamné en décembre dernier à 6 ans de prison pour «comportement nuisant aux exigences du système militaire».

Même issue pour l’ancien chef d’état-major de l’armée égyptienne, le général à la retraite Sami Anan, qui jouit d’une notoriété aussi bien au niveau de l’armée que de la société, qui a été lui aussi écarté. Il est désormais accusé d’avoir falsifier des documents pour pouvoir se présenter. Au même titre que le colonel Ahmed Konsowa, il risque la prison pour avoir osé défier le rais. Désormais, il a affaire avec la justice militaire. Anan était déjà candidat en 2014 avant de se désister au profit d’al-Sissi.

Idem pour le neveu de l’ancien président Anouar el-Sadate, Mohamed Anouar el-Sadate. Lui aussi a fini par renoncer à la magistrature suprême, jugeant que le scrutin ne pouvait être libre.

Hier, l’avocat et militant de gauche Khaled Ali a également renoncé à la présidence égyptienne en dénonçant l’arrestation de certains de ses partisans. Il avait aussi déclaré être victime de harcelement et de blocage pour se présenter.

Désormais, Abdel Fettak al-Sissi est presque l’unique candidat si on excepte le sulfureux président du club de football Zamalek, Mortada Mansour, qui, s’il maintient sa candidature, n’a aucune chance face au président sortant. Toutefois, il aura du mal à obtenir la signature de 20 députés du Parlement égyptien et celles de 25.000 électeurs dans au moins 15 gouvernorats. Sauf s’il obtient un coup de pouce des autorités pour donner una apparence de démocratie à cette élection.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée le 29 janvier courant. Elu en 2014 pour un mandat de 4 ans, al-Sissi est désormais certain de rempiler pour 4 autres années.

Rappelons que les élections présidentielles égyptiennes auront lieu les 16, 17 et 18 mars pour les Egyptiens de l’étranger tandis qu’en Egypte, la population se rendra aux urnes les 26, 27 et 28 mars prochain.

Source : Le 360 Afrique, Karim Zeidane, 25-01-2018

 


 

Égypte : six ans de prison pour un colonel candidat à la présidence

Source : TSA, AFP, 19-12-2017

Un colonel de l’armée égyptienne a été condamné mardi a six ans de prison ferme après avoir récemment annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2018, a-t-on appris auprès de son avocat.

Le colonel Ahmed Konsowa, interpellé le 2 décembre, avait annoncé fin novembre dans une vidéo sur Youtube son intention de se présenter à la présidentielle au printemps 2018. En uniforme, il évoquait dans la vidéo sa vision de l’Egypte répétant qu’”il y a de l’espoir” pour un “avenir meilleur”.

Mis en cause pour “comportement qui nuit aux exigences du système militaire”, l’officier est “emprisonné dans une prison militaire depuis son arrestation”, selon son avocat Me Assad Haikal.

Après sa condamnation mardi, l’avocat a précisé à l’AFP qu’il avait l’intention faire appel.

La déclaration du colonel Konsowa est intervenue au même moment que celle de l’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq.

Ce dernier avait, depuis son lieu d’exil aux Emirats arabes unis, annoncé son intention de se présenter. Ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2012, il est revenu au Caire le 2 décembre. Mais peu après son retour, il a annoncé qu’il réexaminait sa candidature.

Un autre candidat potentiel, l’avocat défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali, se trouve quant à lui confronté à la justice, accusé d’”atteinte à la décence publique” pour un doigt d’honneur supposé.

L’élection présidentielle doit se tenir au printemps 2018. Le président Abdel Fattah al-Sissi, qui n’a pas officiellement évoqué sa candidature, s’est jusqu’ici contenté de rejeter l’idée de briguer un troisième mandat en 2022.

Source : TSA, AFP, 19-12-2017

 


 

Egypte : l’armée accuse un candidat à la présidentielle de “crimes”

Source : Africa News, AFP, 23-01-2018

L’armée égyptienne a accusé mardi le général à la retraite Sami Anan d’avoir annoncé sa candidature à l‘élection présidentielle illégalement, affirmant qu’il avait commis des “crimes”, selon une vidéo publiée sur sa page officielle Facebook.

Le général Anan, ex-chef d‘état-major de l’armée égyptienne, avait annoncé samedi son intention de se porter candidat à l‘élection présidentielle, qui doit se tenir à partir du 26 mars, face au président Abdel Fatah al-Sissi.

Par ailleurs, selon l’entourage de M. Anan, celui-ci aurait déjà été arrêté.

“Il a été arrêté ce matin à son bureau à Zamalek et a été emmené au parquet militaire”, a assuré à l’AFPHisham Geneina, l’ancien chef de l’Autorité de contrôle des comptes publics et l’un des responsables de l‘équipe de campagne de M. Anan.

Il a été arrêté ce matin à son bureau à Zamalek et a été emmené au parquet militaire

Aucune source officielle n’a confirmé ni démenti cette arrestation.

“Toutes les procédures judiciaires doivent être entreprises concernant ce qui a été commis en termes d’infractions et de crimes qui demandent sa comparution devant les juridictions compétentes”, se borne à indiquer le communiqué de l’armée.

Ce nouveau rebondissement à deux mois de l‘élection fait suite à une série de mises à l‘écart d’autres candidats potentiels.

L’ex-Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq, perçu comme un possible adversaire gênant pour M. Sissi, avait indiqué début janvier qu’il ne serait pas candidat, contrairement à ce qu’il avait annoncé fin novembre.

Un avocat défenseur des droits de l’Homme, Khaled Ali, candidat en 2012, avait annoncé sa candidature en novembre. Mais la candidature de ce militant de gauche, condamné en septembre à trois mois de prison pour “atteinte à la décence publique”, est encore incertaine.

Le colonel Ahmed Konsowa avait lui aussi annoncé en novembre son intention de se présenter. Il avait toutefois été interpellé peu après et condamné en décembre à six ans de prison pour “comportement nuisant aux exigences du système militaire”.

Et le 15 janvier, le neveu de l’ancien président Sadate devenu une voix dissidente, a annoncé qu’il ne serait pas candidat lui non plus, dénonçant un climat non propice pour un scrutin libre.

Seul le candidat Mortada Mansour, patron du club de football cairote de Zamalek, dont la candidature – annoncée début janvier – est considérée comme moins crédible, n’a pas été inquiété à ce jour.

Mardi, l’armée a accusé M. Anan d’avoir annoncé sa candidature “sans l’autorisation des forces armées et sans suivre les procédures requises pour mettre fin à son service actif dans l’armée”.

Elle l’accuse aussi de vouloir créer la “division” entre l’armée et le peuple égyptien.

L’ancien chef d‘état major est également accusé de “falsification de documents officiels pour affirmer que son service dans l’armée est terminé, contrairement à la vérité”.

Le général à la retraite avait annoncé sa candidature quelques heures après la confirmation par M. Sissi de sa volonté de briguer un second mandat.

M. Sissi fait figure de grand favori dans cette élection présidentielle qui doit se tenir à partir du 26 mars, la troisième depuis le renversement par une révolution populaire en 2011 du raïs Hosni Moubarak, après trois décennies de pouvoir sans partage.

AFP

Source : Africa News, AFP, 23-01-2018

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