En 2019, près de 45 % des poulets consommés en France… venaient de pays étrangers

En 2019, près de 45 % des poulets consommés en France venaient de pays étrangers. Un chiffre qui peut paraître important, et même surprenant, pour un pays où les producteurs de volaille sont pourtant légion (notamment en Bretagne, avec il est vrai beaucoup de produits à l’export, ce qui montre que l’on marche sur la tête : nous exportons des produits que nous importons par ailleurs… joies de la mondialisation).

La filière volaille a lancé, en début d’année, « Pacte Ambition ANVOL 2025 », qui vise à offrir des volailles françaises répondant aux différentes attentes des consommateurs. « La crise de la Covid-19 a d’ailleurs confirmé le profond attachement des citoyens à la souveraineté alimentaire du pays. ANVOL en appelle aux pouvoirs publics pour la soutenir dans sa démarche. L’Interprofession demande un étiquetage généralisé de l’origine des volailles pour tous les circuits et, dans le cadre du plan de relance, un soutien financier pour accélérer le rythme de rénovation des poulaillers, des couvoirs et des abattoirs afin de répondre aux nouvelles attentes sociétales. Elle ne peut en effet pas faire face seule au besoin annuel d’investissement, qui s’élève désormais à 600 millions d’euros par an » indique l’ANVOL, interprofession volaille de chair.

En 2020, sur les 7 premiers mois de l’année, leurs achats de volailles par les consommateurs ont augmenté de +11 % en magasins par rapport à la même période en 2019. D’après les estimations, cette hausse devrait se poursuivre dans les mois à venir et la filière s’attend à une progression de la consommation à domicile de l’ordre de +5,9 % pour l’ensemble de l’année 2020. Cependant, la chute des commandes de la restauration a porté un coup dur à la filière.

L’Interprofession s’attend ainsi à une baisse de consommation globale de l’ordre de -1,1 % sur l’ensemble de l’année 2020. En effet, si la filière est caractérisée par la diversité de ses espèces, certaines d’entre elles ont fortement pâti du manque de débouchés en restauration. C’est notamment le cas des canards à rôtir et des pintades, deux volailles très appréciées par les chefs et aujourd’hui fortement fragilisées.

De son côté, la consommation globale de poulets, qui représentent plus de 7 volailles consommées sur 10 en France, devrait se maintenir à +0,1 %. En magasins, sur les 7 premiers mois 2020, leurs ventes ont progressé de +14,7 % pour la consommation à domicile. Malgré un repli conjoncturel, les importations restent importantes et la forte baisse du prix du poulet polonais va compliquer la situation.

Les revendications de l’ANVOL et de la filière 

Vous trouverez ci-dessous un texte contenant les principales revendications de l’ANVOL et de la filière volaille, ce qui donne un regard sur les attentes de ces éleveurs.

Un étiquetage obligatoire pour une identification claire de l’origine des volailles

Si le décret – qui devrait paraître en début d’année 2021 – sur l’obligation d’identifier l’origine des viandes de volaille non transformée en restauration hors domicile va dans le bon sens, il faut aller plus loin. L’Interprofession ANVOL demande un étiquetage pérenne de l’origine de toutes les viandes, fraîches ou élaborées, pour tous les circuits de distribution à l’échelle européenne.

De plus, de nombreux acteurs de la restauration collective ont fait connaître leur envie d’acheter français. C’est pourquoi l’Interprofession demande l’adoption d’un texte officiel permettant d’identifier clairement l’origine de toutes les viandes dans les appels d’offres. Cette mention obligatoire permettra aux décideurs de choisir leurs approvisionnements en toute connaissance de cause.

Des aides pour accélérer l’évolution des systèmes de production

Les professionnels saluent les annonces faites dans le cadre du plan de relance. Les besoins en investissements de la filière, pour répondre aux attentes sociétales tout en améliorant la compétitivité de la filière, sont importants. En 2017, dans son plan de filière, la profession faisait part d’un besoin en investissement amont de 450 millions d’euros par an. Depuis cette annonce, le taux de rénovation des bâtiments s’est élevé de 4 à 5 % par an mais ce rythme doit s’accélérer pour que la filière puisse tenir ses engagements quant aux attentes sociétales. Dans ce contexte, le besoin en investissement annuel pour les bâtiments d’élevage s’élève à 550 millions d’euros. Parallèlement, pour faire évoluer leurs outils, les couvoirs et abattoirs ont besoin de 50 millions d’euros par an. Désormais, le besoin annuel d’investissements pour la filière est de 600 millions d’euros par an. Cet effort ne pourra pas être assuré par les seuls acteurs de la filière, qui en appelle aux Pouvoirs publics pour la soutenir.

« Pacte Ambition Anvol 2025 » : 5 ans pour valoriser l’excellence française

En début d’année, la filière française a franchi un nouveau cap pour valoriser son savoir-faire, répondre aux nouvelles attentes sociétales et lutter contre les importations à bas coûts. Elle se distingue en effet de ses voisines en proposant des élevages à taille humaine, une qualité sanitaire exemplaire, des engagements concrets en matière de bien-être animal, une large diversité d’espèces, plusieurs modes de production, dont 20 % de plein air, contre 5 % maximum dans les autres pays européens. Pour faire perdurer ce modèle exemplaire, résister face aux importations et répondre aux attentes des consommateurs-citoyens, la filière a pris des engagements volontaires à travers 6 objectifs précis à atteindre d’ici 5 ans. Ce plan d’action, baptisé « Pacte Ambition Anvol 2025 », vise à :

 1. Répondre à toutes les attentes de tous les circuits en proposant des volailles standards dont une partie en ECC (European Chicken Commitment) ou sous démarche qualité (Label Rouge, bio, CCP – Certification de Conformité Produit) selon les besoins de la consommation à domicile et de la RHD.

2. Un accès à la lumière naturelle pour 50 % des volailles : 20 % élevées dans des systèmes avec parcours extérieurs (Label Rouge et Bio) et 30 % dans des poulaillers équipés de fenêtres.

3. 100 % des élevages engagés dans l’amélioration des bonnes pratiques : déploiement de deux applications, l’une pour un audit complet des élevages (EVA) et l’autre concentrée sur le bien-être animal (EBENE) en complément des contrôles déjà effectués en Label Rouge et Bio. 

4. Zéro déforestation pour une alimentation sûre et durable participation des entreprises de nutrition animale à la plateforme DURALIM pour développer les approvisionnements en matières premières françaises (80 % aujourd’hui) et en matières importées durables. 

5. -60% d’antibiotiques en 15 ans : poursuite de la diminution de l’utilisation des antibiotiques avec un objectif de -5 % de réduction supplémentaire d’ici 2025 pour atteindre -60 % vs 2010.

6. Maintien des élevages familiaux : il s’agit de maintenir la dimension familiale des élevages standards, pouvant accueillir en moyenne 40 000 volailles, tandis que ce nombre est 3 fois supérieur dans les autres pays européens et jusqu’à 50 fois dans des pays comme le Brésil ou l’Ukraine.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Source : En 2019, près de 45 % des poulets consommés en France… venaient de pays étrangers

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