Italie : le président charge Carlo Cottarelli, un ancien du FMI, de former un gouvernement technique

Le président italien a chargé Carlo Cottarelli, un ancien du FMI, de former un gouvernement technique. La veille, il avait refusé de valider le gouvernement de coalition de Giuseppe Conte, trop eurosceptique, entraînant sa démission.

Le président italien, Sergio Mattarella, a chargé ce 28 mai Carlo Cottarelli, un ancien responsable du Fonds monétaire international (FMI), de former un gouvernement technique.

«Le président Mattarella a reçu le docteur Cottarelli, auquel il a demandé de former un gouvernement», a fait savoir devant la presse le secrétaire général de la présidence, Ugo Zampetti, à l’issue d’une rencontre entre les deux hommes. Carlo Cottarelli a annoncé que des élections anticipées auraient lieu au plus tard «début 2019». Son gouvernement aura notamment pour rôle de définir le prochain budget italien.

«Je me présenterai au Parlement avec un programme qui, si j’obtiens la confiance, inclura le vote du budget 2019. Ensuite, le Parlement sera dissous, avec des élections début 2019», a poursuivi Carlo Cottarelli. Il a précisé que sans cette confiance, les élections se dérouleraient «après le mois d’août». Il a également assuré que la situation des comptes publics italiens était actuellement «sous contrôle» et en a promis «une gestion vigoureuse».

Alors que les élections générales italiennes ont eu lieu le 4 mars, Giuseppe Conte, proposé par les anti-systèmes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et les anti-immigration de la Ligue, a renoncé ce 27 mai à devenir chef du gouvernement, après avoir été reçu par le président italien Sergio Mattarella.

Taper du poing sur la table ne sert maintenant à rien. Il faut préparer un plan B pour sortir de l’euro […] L’autre alternative est de finir comme la Grèce.

Un ministre eurosceptique à la base du blocage

Giuseppe Conte avait été désigné le 23 mai au poste de président du Conseil des ministres, il devait être confirmé dans ses fonctions après que la liste des ministres constituant son gouvernement ait été acceptée par le président. Or, depuis le 23 mai, Giuseppe Conte n’est pas parvenu imposer son gouvernement, faute d’accord sur la personne du ministre de l’Economie et des Finances. Le président Sergio Mattarella a refusé de placer à sa tête Paolo Savona, 81 ans et eurosceptique, entraînant la démission de Giuseppe Conte. Au sujet de l’euro, qu’il qualifie de «prison allemande», Paolo Savona estime notamment : «Taper du poing sur la table ne sert maintenant à rien. Il faut préparer un plan B pour sortir de l’euro si on y est contraint, de gré ou de force. L’autre alternative est de finir comme la Grèce.»

Carlo Cottarelli, connu pour avoir mené une politique d’austérité sous le gouvernement d’Enrico Letta en 2013, avait à l’époque hérité des surnoms de «Monsieur Ciseaux» ou «Monsieur Austérité» après avoir été aux manettes de la révision de la dépense publique italienne à cette époque.

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Crise italienne : Macron salue le «courage» et la «responsabilité» du président Mattarella

Refusant catégoriquement une présence eurosceptique au ministère des Finances, le président italien a confié à Carlo Cottarelli, ancien du FMI, le soin de former un gouvernement. Le président français a tenu à féliciter son homologue italien.

Emmanuel Macron a complimenté le président italien Sergio Mattarella après que ce dernier a convoqué Carlo Cottarelli, ancien haut responsable du FMI, pour former une équipe gouvernementale après la démission de Giuseppe Conte.

Le chef de l’Etat français a ainsi déclaré : «Je redis mon amitié et mon soutien au président Mattarella qui a une tâche essentielle à mener, celle de la stabilité institutionnelle et démocratique de son pays, ce qu’il fait avec beaucoup de courage et un grand esprit de responsabilité.»

Le locataire de l’Elysée a par ailleurs tenu à rappeler que «l’Italie [était] un partenaire important pour la France sur tous les sujets», soulignant tout particulièrement l’importance de Rome «pour les projets européens».

Giuseppe Conte avait été nommé le 23 mai au poste de président du Conseil des ministres par la coalition populiste, mais il n’est pas parvenu à imposer son gouvernement auprès du président. Ce dernier a en effet refusé que l’eurosceptique Paolo Savona occupe le poste de ministre de l’Economie et des Finances.

Formée par les anti-système du Mouvement 5 étoiles (M5S) et les anti-immigration de la Ligue, la coalition a qualifié la tournure des événements d’«occupation financière», le leader du M5S Luigi Di Maio allant jusqu’à prôner la destitution du président par le Parlement.

Avant la réaction officielle d’Emmanuel Macron, la décision du président italien avait déjà été commentée par plusieurs figures et partis de la scène politique française, le Front national et la France insoumise déplorant une atteinte à la démocratie.

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