Pourquoi Israël n’a pas bombardé le Hezbollah

Le centre d’information de l’université hébraïque de Qods (Jérusalem) fait publier un rapport consacré à la bataille d’Ersal et au silence d’Israël. Repris par Times of Israël, le rapport intitulé « Sur qui avait compté Abu Malik Talli ? » s’interroge en effet sur les motifs de « l’impartialité » d’Israël tout au long des combats qui ont opposé les combattants du Hezbollah au Front al-Nosra, lequel bénéficie de l’aide et de l’assistance israéliennes.

 

 

« Depuis plusieurs semaines déjà, Abu Malik Talli, commandant en chef de l’ex-Front al-Nosra (Tahrir al-Cham) savait que le Hezbollah allait lancer une vaste offensive contre lui et ses forces largement présentes à Ersal et à Qalamoun. Il en avait donc informé l’état-major de la milice, financée et soutenue par le Qatar.

Dans la foulée, des renforts sont arrivés à Ersal via les régions désertiques de l’est de la Syrie. Mais Telli n’en est pas resté là : il a pris contact avec Tel-Aviv via le bureau d’al-Nosra à Amman en Jordanie. Dans son message à l’adresse des Israéliens, Talli leur demandait d’envoyer leurs avions à l’assaut des combattants du Hezbollah aussitôt après le début de l’offensive. Ce serait, disait Talli, une façon de venger le sang des soldats d’Israël, versé au cours de l’été 2006 (Seconde guerre du Liban, NDLR). »

 

Abu Malik Talli

 

Et l’article de poursuivre :

« Dans les jours qui ont suivi, l’envoyé jordanien d’al-Nosra a reçu la réponse positive du ministre israélien des Affaires militaires, Avigdor Liberman, qui assurait Talli du soutien aérien d’Israël au cours de la bataille à venir. Mais les choses ne se sont pas produites dans le sens souhaité. Le samedi 8 juillet, l’ambassadeur allemand à Tel-Aviv a demandé à rencontrer en urgence Liberman pour lui remettre une lettre signée Zigmar Gabriel (MAE allemand). La lettre contenait le compte rendu de la rencontre d’un des dirigeants du Hezbollah avec l’ambassadeur allemand en Israël.

Le Hezbollah avait très clairement mis en garde Israël contre toute tentative de soutien au Front al-Nosra à Ersal et à Qalamoun. Le Hezbollah a l’intention d’éliminer al-Nosra à l’est du Liban. Si Israël s’ingère dans cette bataille, cette ingérence sera considérée comme une déclaration de guerre lancée par Israël à la Résistance et sera suivie de notre riposte.

Alors tous les fronts de combat contre Israël seront ouverts et le Hezbollah ne ratera pas une seule cible en Israël qui devra payer le prix fort de son ingérence malsaine dans la lutte contre le terrorisme.

Le Hezbollah agit pour nettoyer le sol de son pays de la présence des terroristes et il n’accepterait aucune tentative d’endiguement. Si Israël intercède en faveur des terroristes, il sera pris de court par notre riposte inattendue. On n’est plus en été 2006 mais bien en été 2017 et le Hezbollah d’aujourd’hui est bien différent du Hezbollah d’alors. Nos missiles n’épargneront pas la plus petite parcelle du sol israélien. »

Citant le commandant du Hezbollah, Times of Israël ajoute :

« M. L’ambassadeur, le Hezbollah respecte profondément votre pays. Avant que les Israëliens commettent l’irréparable, faites votre devoir et informez-les pour éviter une catastrophe. »

Le journal fait état ensuite de l’examen en urgence de la lettre du Hezbollah au cours de la réunion du cabinet sécuritaire le 9 juillet, un cabinet qui a décidé « à l’unanimité des voix » de cesser « son plan de soutien à al-Nosra à Ersal et d’abandonner à son sort le terroriste Abu Malik Talli ».

via Pourquoi Israël n’a pas bombardé le Hezbollah – Egalite et Réconciliation

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