Lors d’un entretien, à paraître jeudi dans Le Point, le député admet que le théoricien peut être « une passerelle » vers l’extrême droite.
Il faut voir François Ruffin en colère. Bien que nous ne l’ayons jamais qualifié d’antisémite, le député insoumis n’a pas apprécié notre récent article consacré à son pamphlet, Ce pays que tu ne connais pas (Les Arènes), dans lequel nous disions notre gêne à la lecture de passages sur Emmanuel Macron et la banque Rothschild. Des pages troublantes, extraites d’un livre à mille égards intéressant, que nous inscrivions dans un contexte particulier : l’hommage de l’auteur à Étienne Chouard, un théoricien jadis proche d’Alain Soral, et les références à Rothschild vues dans certains cortèges de Gilets jaunes.
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Le souffle court, les mains tremblantes, il s’est agacé au moment de nous expliquer le sens de telle ou telle phrase. Il a répété l’expression « lutte des classes », qui l’éloignerait de toute approche identitaire. Il a insisté sur ses combats contre le racisme et l’antisémitisme, a regretté l’existence de courants, à gauche, qui ne raisonnent que selon des appartenances ethniques. La colère retombée, il a reconnu une erreur, prononcé un « mea culpa » au sujet d’Étienne Chouard :
« Le souci, c’est qu’au-delà de Chouard, de ses propos, de sa confusion, dans ses débats grouillent des groupuscules d’extrême droite, qui en font un point d’appui, un lieu de recrutement. (…) Je n’avais pas vu combien il pouvait servir de passerelle. »
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