Un site de rencontres belge accusé de recruter des étudiantes pour «hommes riches»

La plateforme promet aux jeunes filles d’«améliorer» leur niveau de vie en rencontrant des hommes fortunés. Après une campagne publicitaire près des universités de la capitale, une plainte a été déposée pour incitation à la débauche et la prostitution.

«Améliorez votre style de vie, sortez avec un “sugardaddy”». Un site de rencontres fait polémique en Belgique. Lancé il y a quelques semaines, la plateforme RichMeetBeautiful a pour objectif de mettre en relation des «sugardaddies» (des hommes âgés et riches, qui se prétendent beaux et intelligents) avec des «sugarbabies», dont la principale caractéristique semble être qu’elles sont jeunes, jolies et de préférence étudiantes.

Vendredi, l’entreprise a lancé une campagne publicitaire dans Bruxelles avec deux camions surmontés d’énormes panneaux apostrophant leur cible par un «Hey les étudiantes!». Ces camions ont été repérés lundi matin aux abords du campus de la célèbre Université libre de Bruxelles (ULB), au moment où la rentrée universitaire battait son plein. Selon le PDG du site, le Norvégien Sigurd Vedal, dix autres camions doivent sillonner le pays dans les semaines à venir, «surtout à proximité des établissements universitaires».

Des plaintes déposées

L’université a déposé plainte auprès du Jury d’éthique publicitaire de Belgique, un organe d’«autodiscipline» du secteur dont les avis négatifs sont généralement suivis par les annonceurs. Plusieurs autres plaintes sont à l’étude, a précisé à l’AFP Sandrine Sepul, directrice de ce jury, qui statuera le 3 octobre prochain. De son côté, la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont dépend l’enseignement supérieur dans la capitale belge, a annoncé qu’elle déposerait plainte pour incitation à la débauche et la prostitution.

Un syndicat étudiant, l’Union des étudiants de la Communauté française (Unecof), a pour sa part dénoncé une campagne «complètement immorale». «De plus en plus d’étudiants ont des difficultés sociales ou économiques. On sait que le phénomène de la prostitution étudiante gagne du terrain, et voilà une entreprise qui exploite la détresse de ces jeunes femmes pour faire des profits!», a expliqué sa présidente, Opaline Meunier, à l’AFP. «Si ce n’est pas de l’incitation à la prostitution, c’est au moins comparable à l’utilisation des services d’une escort girl. Or ces étudiantes-là, qui ont du mal à payer leurs études, ont besoin d’une bourse, pas d’un “sugardaddy”», a-t-elle insisté.

«C’est un malentendu classique», a rétorqué Sigurd Vedal, qui a également prévu une campagne publicitaire à la télévision, à la radio et sur l’internet. «Nos “sugarbabies” doivent avoir au moins 18 ans et la prostitution n’est pas autorisée», a-t-il assuré à l’AFP. «Nous sommes comme un site de rencontres classique, sauf que l’aspect financier fait partie des critères». Sur 150.000 jeunes filles déjà inscrites dans les pays scandinaves et au Benelux, 21.000 environ sont belges, selon le site, qui a fait de la Belgique l’une de ses priorités commerciales.

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