Goldman Sachs miserait sur un changement de régime au Venezuela
Goldman Sachs a acheté pour près de 3 milliards de dollars d’obligations de la compagnie pétrolière du Venezuela (PDVSA) à un prix dérisoire. L’hypothèse la plus probable est que la banque américaine parie sur l’effondrement du gouvernement Maduro.
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« Ces trois milliards de dollars d’obligations ont été acquises à un prix évidemment très rentable pour la banque », souligne dans Géopolitis Juan Flores Zendejas, économiste et professeur à l’Université de Genève.
Pour une valeur nominale de 3 milliards de dollars d’obligations, Goldman Sachs a en effet déboursé 865 millions de dollars, informait récemment le Wall Street Journal. « Si le changement de gouvernement se produit, la valeur de ces obligations augmenterait et les gains pour la banque seraient énormes », juge l’économiste.
Avant Goldman Sachs, le dernier prêteur était Rosneft. Le géant russe vient d’accorder au pays 1,5 milliard de dollars et avance un peu plus ces pions dans le secteur pétrolier vénézuélien. Le Venezuela, en plein marasme, reste assis sur des réserves de pétrole estimées les plus importantes au monde, à 300 milliards de barils. La Russie est aussi le premier fournisseur d’armes du pays.
De la révolution bolivarienne à l’effondrement
Quatre ans après la mort de Hugo Chavez, le Venezuela s’enlise dans une crise politique, économique et sociale sans précédent. À peine arrivé au pouvoir, le nouveau président Nicolás Maduro a dû affronter la chute vertigineuse des prix du pétrole. Le marché pétrolier – 95% des exportations du pays – ne rapporte désormais plus assez pour redistribuer des milliards aux Vénézuéliens et pour financer les programmes sociaux en faveur des plus pauvres. Les caisses de l’État sont vides et le modèle de la révolution bolivarienne se lézarde de toutes parts.
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Pain, riz ou médicaments, les biens de première nécessité sont de plus en plus difficiles à trouver au Venezuela, ou alors au marché noir à des prix inaccessibles pour la grande majorité. A Caracas et dans les principales villes du pays, les manifestations se succèdent. Les opposants réclament des élections anticipées et le départ de Nicolás Maduro, qui est de moins en moins populaire. Les affrontements de rue ont fait une soixantaine de morts depuis le mois d’avril.
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